jeudi 23 mars 2017

Les limonadiers

12/04/2021 - Correction de l'article au sujet de Marc Doelnitz. Voir ici un article détaillé.

Un des tous premiers articles de ce blog était consacré aux différents limonadiers qui se sont succédé tout au long de l'histoire du Café de la Régence.

Voici le lien avec l'article d'origine.

Un document que m'a envoyé Claude Geiger (voir la photo ci-après), ainsi que les recherches que j'ai menées pour l'écriture de mon livre, tout ceci me donne l'occasion de compléter le tableau des différents propriétaires du Café de la Régence.

Quelques extraits de mon livre

Vers 1730 / 1740 Antoine de Ramées
« Antoine de Ramées, ci-devant chef d’échansonnerie de Monseigneur, expose que ses services ont commencé dans la Maison de Monseigneur le Régent jusqu’en 1750, que son âge et ses infirmités l’ont obligé de céder à Guillaume Rey, son cousin, un café qu’il tenait place du Palais-Royal nommé le Café de la Régence. Se trouvant sans charge, il supplie…, etc. »

Le Palais-Royal – Tome premier – Par Victor Champier, Paris 1900. Ce texte fait référence à un document conservé aux Archives Nationales sous la référence R4*, 1067.

Acte de Mariage d'Antoine de Ramées
« Signature de Claude Dupouch, en qualité d’ami, au contrat de mariage entre Antoine des Ramez, chef d’échansonnerie du duc d’Orléans, et Marie-Julie Turgis.»

Archives Nationales – MC/ET/IX/640 – Document en date du 4 mars 1734

Gillet vend en fin d'année 1856
« M. et Mme Gillet, les propriétaires actuels du Café de la Régence et de notre journal, ont vendu leur établissement un prix fabuleux, et de cela se réjouissent sincèrement la foule chaque jour plus considérable des habitués du lieu ; mais ce qu’on regrette unanimement, c’est de les perdre… N’anticipons pas sur un fait trop positif et trop prochain : M. et Mme Gillet resteront au milieu de nous jusqu’au mois de janvier. Le journal de La Régence continuera à paraître dans le même format et aux même conditions d’abonnement. ».

Le Bottin du commerce de Paris indique M. Delaunnay comme propriétaire de l’établissement jusqu’en 1859. Le secrétaire de Paul Morphy, Frederick Edge, cite également Delaunnay comme propriétaire dans son livre « Paul Morphy the Chess champion » - Londres 1859
Delaunnay décède en 1859

« Le Café de la Régence va passer entre les mains d’un nouveau maître. M. et Mme Gillet nous abandonnent pour s’en aller jouir paisiblement du fruit de leur heureuse exploitation ; et ils emportent avec eux les regrets de tous les habitués, dont leur prévenance et leur affabilité parfaites leur avait depuis longtemps acquis les sympathies. Le nouveau propriétaire, M. Catelain, nous est annoncé comme un jeune homme plein de zèle et d’intelligence. (...) ».

La Régence – avril 1860

Marc Doelnitz vers 1920 - Pochette d’allumettes. Durant les années 1920 le Café de la Régence s'appelle plus sobrement "La Régence".

Correction du 12/04/2021 : La pochette d’allumettes date probablement de 1954

Document de Claude Geiger que je remercie une nouvelle fois



Références
(a) Paris, Café de la Régence – Monographie de Charles Mallet 1893 - Source BNF
(b) Cahier de l’Échiquier Français, n°33, 1925 - Cité dans le cahier du CREB sur le Café de la Régence - Il est indiqué M.Rey gérant durant une quinzaine d'années
(c) Almanach du commerce et de l'industrie de Paris - 1799 à 1836 - Source Gallica BNF ainsi que Google Book - Ci dessous extrait de l'Almanach de 1820
(d) Factum M.Vielle - Expulsion - Source BNF - Document déjà présenté dans un article précédent
(e) Revue La Régence janvier 1856 - Source Gallica
(f) La Régence avril 1860 - Source Gallica
(g) La Régence avril 1860 - Source Gallica
(h) La Stratégie août 1878 - Cité dans le cahier du CREB sur le Café de la Régence
(i) La stratégie octobre 1903 - Cité dans le cahier du CREB sur le Café de la Régence
(j) Tijdschrift van de Nederlandschen schaakbond avril 1933 - Cité dans le cahier du CREB sur le Café de la Régence
(k) L'intermédiaire des chercheurs et des curieux - Mai 1885 - Source Gallica
(l) Almanach Dauphin 1777 - Source BNF- Cite Rey comme propriétaire du Café en 1777, en contradiction avec la source 

(m) plusieurs numéros du Figaro mentionnent Lucien Lévy comme propriétaire du café de la Régence en 1918 
(n) La Semaine des Familles du 5 février 1859 (Source Gallica). Il est indiqué la date du 15 août 1855 pour l'inauguration du Café de la Régence rue Saint-Honoré.
(o) Les affiches de Paris avis divers du jeudy 25 janvier 1748 (Source Gallica)
(p) Le Palais-Royal – Tome premier – Par Victor Champier, Paris 1900. Ce texte fait référence à un document conservé aux Archives Nationales sous la référence R4*, 1067.
(q) « Paul Morphy the Chess champion » - Londres 1859 - Frederick Edge (secrétaire de Morphy)
(r) Voir cet article https://lecafedelaregence.blogspot.com/2021/04/la-fin-du-cafe-de-la-regence.html


mardi 14 mars 2017

Publicité du Café de la Régence

Je poursuis avec les magnifiques documents de Claude Geiger.
Aujourd'hui c'est un autre menu ou peut-être plutôt une publicité pour le Café de la Régence.

Mais je n'ai pas la date de ce document.

Il est indiqué en petit "fondé en 1718". Une date à ne pas oublier, l'année prochaine ce sera le tricentenaire de sa fondation...

Ce document est l'occasion de vous faire partager un autre extrait de mon livre (Tome II - Chapitre 25).
J'y mentionne un menu tout à fait spécial qui avait été fait en l'honneur de la venue de Pillsbury en 1902 par le Cercle Philidor. En ce début de XXe siècle il n'existe à Paris que deux lieux où il est possible de jouer sérieusement aux échecs : le Café de la Régence et le Cercle Philidor situé au 18, boulevard de Strasbourg dans le Xe arrondissement de Paris.

(...) En 1902, Pillsbury, ce joueur américain à la mémoire phénoménal, revient à Paris et donne une sensationnelle simultanée à l’aveugle sur 16 échiquiers au Cercle Philidor (*) . Près d’un demi-siècle auparavant Morphy jouait sur 8 échiquiers au Café de la Régence, ce qui apparaissait alors à l’époque comme un véritable prodige.
Le menu du banquet donné pour l’occasion en l’honneur de Pillsbury vaut le coup d’œil !

« La séance Pillsbury du 21 juin 1902, au Cercle Philidor, restera dans la mémoire des nombreux assistants comme un évènement des plus merveilleux. Nous donnons d’autre part un récit littéraire de cette séance dû à la plume alerte d’un de nos abonnés et toutes les parties, lesquelles, malgré l’heure tardive ont été terminées sans voir. Commencée à 5 heures, la lutte n’a pris fin qu’à 2 heures du matin, soit 7 heures consécutives, défalcation faite des 2 heures consacrées au banquet. Le splendide résultat obtenu par l’illustre maître est 10 parties gagnées, 1 perdue et 5 nulles.

Plus de soixante convives ont pris part au banquet organisé en l’honneur du Champion Américain ; le menu était de circonstances, nous relevons entr’autres, comme potages … Gambit Saint-Germain et Croûte au pat … Saumon à la découverte … Filet de Cavalier à La Bourdonnais … Haricots vert-mat à l’étouffé … Fromages simultanés … Roque-fort et Échec double-crème … Desserts à variantes … et comme boisson … Vins … coups à l’heure, Bordeaux blanc et noir, etc. etc. …  » (La Stratégie - 1902)

(*) Il ne s’agit pas d’un record, car à cette époque Pillsbury a déjà donné une simultanée à l’aveugle sur 20 échiquiers aux États-Unis

lundi 13 mars 2017

Voltaire au Café de la Régence ?

M.Claude Geiger m'a envoyé plusieurs documents au sujet du Café de la Régence.
Et pour la plupart je ne les connaissais pas !

Je souhaite donc le remercier tout particulièrement de son autorisation de les diffuser sur ce blog, et je les mettrai au fur et à mesure au cours de ces prochains jours.

Il s'agit d'un menu sans mention de date (vers 1920 ?) sur lequel il est écrit :
"Une partie d'échecs, au café de la Régence, au XVIIIe Siècle".

Claude Geiger ajoute :
"(...) un menu illustré d’une scène du café de la Régence… Mais ne croirait-on pas Voltaire absorbé par une partie délicate ?"

Ce qui me permet de rebondir sur le sujet de la présence ou non de Voltaire au Café de la Régence.
J'aborde le sujet dans mon livre (Tome 1 - chapitre 2) et voici ce que j'y indique :

Une légende tenace indique la présence de Voltaire au Café de la Régence. Ceci provient sans aucun doute de l’article suivant paru dans Le Palamède en 1836 ;

« Leur souvenir fut longtemps cher au café de la Régence, et il y a peu d’années encore les maîtres de ce café disaient avec orgueil à leurs garçons : « Servez à Jean-Jacques, servez à Voltaire, » en désignant ainsi les tables où ses illustres habitués se plaçaient ordinairement.  »


Le Palamède 1836

Ceci faisait probablement partie des légendes ayant cours au Café de la Régence, comme le sera plus tard la fameuse table de Bonaparte. En fait, c’est Voltaire lui-même qui dément une quelconque fréquentation des cafés.

« Nous avons des preuves de la fréquentation de Rousseau à la Régence. Pour celle de Voltaire, j’en doute fort et pour cause. Lui-même, en effet, a dit formellement : « Je n’ai jamais fréquenté aucun café » dans une lettre à Dorat du 6 août 1770. Si on le vit à la Régence, ce ne dut être qu’à son dernier voyage à Paris, et je ne crois pas que sa longue apothéose lui laissât alors le temps de descendre jusqu’au café.  »

Chroniques et légendes des rues de Paris – Édouard Fournier – Paris 1864 – D’autres sources arrivent à la même conclusion


lundi 6 mars 2017

Conférence au Lyon Olympique Echecs

Ce dimanche 5 mars 2017 j'étais l'invité du Lyon Olympique Échecs et de l'Amicale Philatélique Thèméchecs, pour donner une conférence sur l'histoire du Café de la Régence.

Je souhaite remercier tout particulièrement M. Christophe Leroy et M. Alain Barnier pour leur accueil fort sympathique.



Le club de Lyon Olympique Échecs a d'ors et déjà formulé auprès de la FFE la possibilité de poser une plaque commémorative au 161 rue Saint-Honoré à Paris.

J'espère que la FFE appuiera cette idée et prendra le relais pour les démarches administratives.
Il m'a toujours semblé incroyable qu'un tel lieu, aussi célèbre à travers le monde, ne possède pas à minima une plaque commémorative.

Le support de la conférence (38 pages)