lundi 13 mars 2017

Voltaire au Café de la Régence ?

M.Claude Geiger m'a envoyé plusieurs documents au sujet du Café de la Régence.
Et pour la plupart je ne les connaissais pas !

Je souhaite donc le remercier tout particulièrement de son autorisation de les diffuser sur ce blog, et je les mettrai au fur et à mesure au cours de ces prochains jours.

Il s'agit d'un menu sans mention de date (vers 1920 ?) sur lequel il est écrit :
"Une partie d'échecs, au café de la Régence, au XVIIIe Siècle".

Claude Geiger ajoute :
"(...) un menu illustré d’une scène du café de la Régence… Mais ne croirait-on pas Voltaire absorbé par une partie délicate ?"

Ce qui me permet de rebondir sur le sujet de la présence ou non de Voltaire au Café de la Régence.
J'aborde le sujet dans mon livre (Tome 1 - chapitre 2) et voici ce que j'y indique :

Une légende tenace indique la présence de Voltaire au Café de la Régence. Ceci provient sans aucun doute de l’article suivant paru dans Le Palamède en 1836 ;

« Leur souvenir fut longtemps cher au café de la Régence, et il y a peu d’années encore les maîtres de ce café disaient avec orgueil à leurs garçons : « Servez à Jean-Jacques, servez à Voltaire, » en désignant ainsi les tables où ses illustres habitués se plaçaient ordinairement.  »


Le Palamède 1836

Ceci faisait probablement partie des légendes ayant cours au Café de la Régence, comme le sera plus tard la fameuse table de Bonaparte. En fait, c’est Voltaire lui-même qui dément une quelconque fréquentation des cafés.

« Nous avons des preuves de la fréquentation de Rousseau à la Régence. Pour celle de Voltaire, j’en doute fort et pour cause. Lui-même, en effet, a dit formellement : « Je n’ai jamais fréquenté aucun café » dans une lettre à Dorat du 6 août 1770. Si on le vit à la Régence, ce ne dut être qu’à son dernier voyage à Paris, et je ne crois pas que sa longue apothéose lui laissât alors le temps de descendre jusqu’au café.  »

Chroniques et légendes des rues de Paris – Édouard Fournier – Paris 1864 – D’autres sources arrivent à la même conclusion


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