lundi 31 juillet 2023

Carte de visite

Oliver Sheppard (France) m'a signalé la vente en cours d'une carte de visite du Café de la Régence sur eBay.
 
 
Toute la question est de dater cette carte de visite.
Dans un de mes tous premiers articles de ce blog, j'ai indiqué pour une carte similaire une date postérieure à 1918. 
 
 
Et dans cet autre article, j'ai publié une image publicitaire qui reprenait le même graphisme en 1950.
La voici.  
 

Faute de mieux, pour le moment il est donc possible de dater cette nouvelle carte entre 1918 et 1950...

samedi 15 juillet 2023

L’arrivée d’Alekhine en Europe occidentale

Guy Gignac (Québec) m’a envoyé des photos d’une lettre manuscrite d’Alekhine qu’il vient d’acquérir.
Cette lettre, datée du 6 février 1922, a été écrite sur du papier à entête de La Régence !
Merci à Guy pour ce document, mais également merci à Oliver Sheppard pour la transcription et la traduction de la lettre écrite en anglais de la main d’Alekhine.
 




C’est l’occasion pour moi de faire un article qui explique le contexte de cette lettre, avec l’arrivée d’Alekhine en Europe occidentale qui fuit la Russie Soviétique. Pour cela je me suis appuyé essentiellement sur le livre en russe de Youri Shabourov « Alekhine » (Moscou 2001 – Collection « La vie des gens exceptionnels »). A ma connaissance ce livre très complet sur la vie d’Alekhine n’a pas été traduit dans une autre langue.
 
 
Vous avez ci-dessous le texte en anglais de la lettre puis sa traduction en français. Oliver indique que celle-ci est rédigée dans un anglais impeccable. La question est de savoir si c’est Alekhine lui-même qui l’a rédigée ou bien s’il a été aidé par Mongredien cité dans la lettre (et demeurant à l’époque en France). 
 
Dictionnaire des échecs - François le Lionnais et Ernst Maget - Paris 1967
 
Le Mongredien dont il est question est Alfred Wornum Mongredien (1877-1954), petit fils d’Augustus Mongrédien (lui-même fils d’un réfugié de la Révolution Française) qui joua un match à Paris en 1859 contre Morphy et fut notamment président du London Chess Club de 1839 à 1870. Au sujet d’Alfred Mongredien, le dictionnaire des échecs de François le Lionnais et Ernst Maget (Paris 1967) indique qu’il était problémiste et habitait en France.
 
Le destinataire de la lettre Philip W. Sergeant

La lettre est expédiée vers Londres à destination de Philip Walsingham Sergeant (1872-1952) personnage influent des échecs britanniques de l’époque et écrivain prolifique sur le jeu d’échecs.
Un important évènement échiquéen est organisé durant l’été 1922 à Londres. Il s’agit du 17ème congrès des joueurs d’échecs britanniques, prévu du 11 juillet au 19 août 1922.

Paris, 6/II 1922

Dear Sir,
Mr Mongredien has kindly mentionned your name to me as being in a position to assist me in finding a good Englisch representative to act for me both before and during my approaching (in March) visit to your country.
I need someone to arrange fixtures for me to do the necessary publicity work and generally to assist me in making my visit a success both to myself and the public.
If you are disposed to undertake this will you kindly let me know as soon as possible indicating at the same time your conditions.
My idea is to pay a percentage on all receipts, this to cover both services and incidental expenses.
If you are not inclined to undertake the work, perhaps you can recommend someone else. Naturally I need someone with the necessary spare time and ability, someone well known in English chess circles in whom I can place the fullest confidence.
Awaiting your reply
I am yours truly
Alexander Aljechin

My adress here is: Paris/XVI/
27 rue La Fontaine, M.
Victor Kahn pour A.A.
(villa Patrice Boudart)

Mr PW Sergeant
City of London Chess Club
(near St-Pauls Cathedral)
London
Angleterre

8 Lodge Rd
St Johns Wood
NW8


Oliver signale trois petites fautes dans la lettre rédigée en anglais :
- Englisch au lieu d'English en page 1 de la lettre
- address (s'écrit avec 2 "d" en anglais) en page 3 de la lettre
- villa Boudard s’écrit avec un "d" et non pas un "t", en page 3 de la lettre

Voici le texte traduit en français par Oliver

Paris, 6/II 1922

Cher Monsieur,

M.Mongredien m'a aimablement suggéré votre nom comme étant en mesure de m'aider à trouver un bon représentant Anglais pour agir pour moi avant et durant ma prochaine visite (en mars) dans votre pays. Il me faut quelqu'un qui puisse organiser des rencontres, faire le travail nécessaire de publicité et de façon générale m'assister pour faire de ma visite un succès tant pour moi que pour le public.
Si vous étiez disposé à entreprendre cela, voudriez vous m'en informer dès que possible, en me faisant part de vos conditions.
Mon idée est de payer un pourcentage sur toutes les recettes, ceci afin de couvrir à la fois les services et les coûts induits.
Si vous n'étiez pas enclin à prendre en charge ce travail, peut-être pourriez-vous me recommander quelqu'un d'autre. Naturellement, j'ai besoin de quelqu'un disposant du temps nécessaire et des compétences requises, quelqu'un de bien connu parmi les cercles d'échecs anglais, en qui je puis avoir toute confiance.
Dans l'attente de votre réponse,
Sincèrement votre,

Alexander Aljechin

Mon adresse ici est : Paris/XVI/
27, rue La Fontaine, M.
Victor Kahn pour A.A.
(villa Patrice-Boudart)


Il faut noter que l’adresse où se trouve hébergée Alekhine existe toujours et elle se trouve dans un quartier bourgeois de Paris. Il passe son séjour à Paris chez Victor Kahn, russe d'origine et futur champion de France d'échecs en 1934.
 
Villa Patrice Boudart dans le 16ème arrondissement de Paris

Alekhine est donc à Paris au moment de la rédaction de ce courrier. Le 15 mars 1922 il donnera une simultanée à l’aveugle au Café de la Rotonde. J’ai d’ailleurs consacré un article de ce blog à ce évènement.

Mais revenons quelques temps en arrière. Après avoir été juge d’instruction pour le MOUR (Département des enquêtes criminelles de Moscou - МУР Московский уголовный розыск) dans l’agitation de la Russie post révolutionnaire (Alekhine a suivi des études de droit), Alekhine occupe en 1920 un poste de traducteur pour le Komintern. C’est là qu’Alekhine rencontre sa deuxième femme, Annalisa Ruegg (1879 – 1934). Cette dernière est suisse et journaliste. C’est une femme intelligente qui parle trois langues, anglais, français et allemand. Une petite femme charmante et énergique.

Annalisa Ruegg - Photo du livre de Youri Shabourov

Durant l’hiver 1920 / 1921, le Komintern organise un voyage à travers la Russie pour les correspondants étrangers et Alekhine les accompagne en tant que traducteur. C’est probablement à cette occasion qu’il se rapproche d’Annalisa Ruegg. Ils se marient le 15 mars 1921. Elle a alors 42 ans, et Alekhine seulement 29 ans. Ce dernier a toujours eu une attirance pour les femmes plus âgées que lui !
 
Alekhine à gauche lors du voyage de la délégation du Komintern en Russie (hiver 1920 - 1921).
Photo du livre de Youri Shabourov
 
Alekhine (flêche rouge) lors du voyage de la délégation du Komintern en Russie (hiver 1920 - 1921). 
Photo du livre de Youri Shabourov

5 semaines après leur mariage, le commissariat du peuple aux affaires étrangères ne voit pas d’obstacle pour qu’Alekhine et son épouse se rendent en Lettonie. C’est un peu inespéré pour Alekhine qui a été arrêté à plusieurs reprises par la Tcheka et est passé à deux doigts de la mort à Odessa. Ce sera le point de départ de la Russie pour Alekhine et il n’y remettra jamais plus les pieds. 
 
Article de l'Action Française par Gaston Legrain, le 14 mai 1922 - Retronews
 
Ce départ est donc précipité, Alekhine emporte avec lui seulement deux valises pour ses affaires, mais il prend avec lui le vase offert par le Tsar Nicolas II pour sa victoire à 16 ans au tournoi de Saint-Pétersbourg en 1909 lors du tournoi amateur de toute la Russie (en parallèle du tournoi de maitres remporté par Rubinstein).
 
Alekhine (16 ans) en 1909 lors de sa victoire au tournoi des amateurs de Saint-Pétersbourg.
On distingue nettement le vase offert par le Tsar Nicolas II :-) 

Le couple arrive à Riga le 11 mai 1921. Alekhine donne dans la ville deux simultanées le 13 et le 20 mai 1921. Puis ils partent vers Berlin en juin 1921 où il jouera un match contre Teichman. Là le couple se sépare, Annalisa se dirige vers Winterthur en Suisse tandis qu’Alekhine a soif du jeu d’échecs et commence à enchainer les tournois. En fait son épouse est enceinte et donnera naissance à leur fils, également appelé Alexandre Alekhine, le 2 novembre 1921.
 
Alekhine et son fils à Zurich en 1926. 
Photo du livre de Youri Shabourov
 
Lors d’un entretien qu’il a eu avec le fils d’Alekhine, Youri Shabourov ajoute quelques précisions. Annalisa tenta de s’installer à New-York avec son fils, mais elle fut expulsée à cause de ses idées politiques. Elle décèdera le 2 mai 1934 à Lausanne. Leur fils n’a que 13 ans au moment de la mort de sa mère. Alekhine le verra peu, mais il envoyait régulièrement des fonds à la famille qui avait accueilli son fils. Ce dernier se souvenait être venu seulement une fois à Paris, rue de la Croix-Nivert où Alekhine avait son domicile parisien dans les années 1930. Le fils d’Alekhine deviendra ingénieur, mais ne s’intéressait pas aux échecs et n’a pas laissé de descendance.

Revenons à Alekhine lui-même. Dans cette deuxième partie de l’année 1921, il enchaine les tournois à travers l’Europe. 1er prix au tournoi de Tribert (Allemagne) en juillet 1921, 1er prix au tournoi de Budapest en septembre 1921, 1er prix au tournoi de la Hague en octobre 1921.
Puis il arrive à Paris en janvier 1922 et nous sommes au moment où il écrit la lettre dont il est question au début de l’article. D’ailleurs il ne reste que quelques mois à Paris, car dès avril 1922 nous retrouvons Alekhine au tournoi de Pystian (Slovaquie) où il se classera 2ème derrière Bogolioubov.

Le congrès des échecs britanniques auquel Alekhine va participer est important car c’est l’occasion pour lui de se mesurer au champion du Monde de l’époque, le cubain José Raul Capablanca. Capablanca remportera d’ailleurs le tournoi avec 13 sur 15, Alekhine étant deuxième avec 11,5 sur 15, les deux joueurs restant invaincus.
 
Excelsior - 21 août 1922 - Retronews.
 
C’est d’ailleurs lors de ce tournoi de Londres que fut rédigé un important document au sujet du championnat du monde d’échecs (la FIDE n’existe pas encore). Ce document sera signé par Capablanca, Alekhine, Vidmar, Bogolioubov et Rubinstein.
Les grandes lignes de cet accord de Londres stipulent que le match pour le titre de champion du Monde correspond à un match en 6 victoires, les nulles ne comptant pas. Le champion du Monde n’est pas obligé de défendre son titre si la bourse apportée par le challenger est inférieure à 10000 USD (environ 182.000 USD actuels). Le champion du Monde touche de base 20% des fonds, puis le reste est partagé à hauteur de 60% pour le vainqueur et 40% pour le perdant.
 
Caricature d'Alekhine au tournoi de Londres en 1922.
Image tirée du livre sur Alekhine "Le Sphinx Russe" par Sergei Vonronkov

Alekhine restera en Angleterre au moins jusqu’en septembre 1922 où il remportera le tournoi d’Hastings.
A cette occasion il jouera une partie contre Bogolioubov que Kasparov cite comme un des plus beaux chefs-d’œuvre du jeu d’échecs (voir sur l'échiquier interactif à la fin de cet article).
 
Alekhine est alors bien lancé dans sa quête pour le titre mondial.
 
Excelsior 19 octobre 1922 – A noter que le dernier mot de l’article tue l’article pour un joueur d’échecs :-)

Les manies des joueurs d'échecs 

Les plus notoires pousseurs de bois se sont réunis, on le sait, il n'y a guère, à Hastings. Les manies des maîtres de l'échiquier sont peut-être aussi intéressantes à observer que leur jeu lui-même... surtout pour le commun des spectateurs, peu versés dans la science périlleuse des échecs.

Au reste le public paraissait s'intéresser vivement aux gestes des joueurs. Alekhine, ce jeune Russe, que nombre de spécialistes considèrent comme le plus proche rival de Capablanca, Alekhine se tient debout pendant que joue son adversaire. Il observe le nouveau coup... puis il fait un petit tour et jette un regard sur les autres jeux.

Le moment est-il venu de riposter? Il saisit entre ses doigts une de ses boucles blondes — c'est le seul blond parmi les joueurs d'Hastings. Il roule nerveusement la volute de cheveux : c'est sa manière de réfléchir. Avec ses cheveux courts et, noirs, Rubinstein, le maître polonais, offre un contraste très marqué avec Alekhine.

Assis. Rubinstein se balance constamment de droite à gauche, un peu à la manière d'un éléphant, précisent quelques spectateurs. Quand il n'étudie pas son jeu ou celui de ses rivaux, il arpente la pièce d'un pas alerte. En souriant il rejoint ses deux mains derrière la tête. Et ces gestes insignifiants sont avidement épiés et commentés par les spectateurs de ces batailles pacifiques qui ont pour champ un damier.

 




[Event "Hastings Six Masters"] [Site "Hastings"] [Date "1922.09.21"] [Round "10"] [White "Bogoljubow, Efim"] [Black "Alekhine, Alexander"] [Result "0-1"] [ECO "A84"] [Annotator "Alekhine/Kasparov"] [PlyCount "106"] [EventDate "1922.09.10"] [EventType "tourn"] [EventRounds "10"] [EventCountry "ENG"] [SourceTitle "HCL"] [SourceDate "1999.07.01"] [SourceVersion "2"] [SourceVersionDate "1999.07.01"] [SourceQuality "1"] {[%evp 0,106,31,18,74,45,35,35,35,42,46,39,28,32,31,31,28,33,29,2,74,11,10,4, 19,-7,13,-50,1,0,22,17,28,-56,-65,-95,-95,-112,-112,-111,-111,-111,-106,-122, -120,-124,-125,-134,-151,-194,-197,-194,-194,-194,-186,-195,-175,-208,-223, -286,-322,-322,-371,-371,-414,-436,-421,-418,-421,-429,-444,-452,-275,-283, -275,-291,-280,-289,-311,-298,-298,-338,-336,-362,-371,-413,-418,-433,-390, -384,-384,-418,-418,-418,-418,-466,-340,-704,-942,-942,-1103,-1285,-1260,-1260, -1260,-1319,-1311,-1418,-1276]} 1. d4 {[%mdl 1] Cette partie a été publiée dans de nombreux livres dont les meilleures parties d'Alekhine.} f5 {Alekhine : "Une défense audacieuse que je n'utilise que dans des cas exceptionnels. Dans cette partie, pour avoir une chance de remporter le premier prix, je devais absolument jouer pour gagner, alors que mon adversaire aurait pu se contenter de la nulle pour obtenir la troisième place. Je devais donc chercher à rendre le jeu plus difficile".} 2. c4 Nf6 3. g3 {Alekhine : "Dans la partie hollandaise, il est préférable pour les Blancs de fianchetter le Fou avant c4, sinon les Noirs peuvent échanger leur Fou royal -- une pièce très peu utile dans cette ouverture".} e6 4. Bg2 Bb4+ 5. Bd2 Bxd2+ 6. Nxd2 {Alekhine : "Il était préférable de prendre la dame et de jouer Cc3".} Nc6 7. Ngf3 O-O 8. O-O d6 9. Qb3 {Alekhine : "Cette manœuvre n'empêche pas les Noirs de réaliser son plan ; mais il est déjà difficile de trouver une bonne idée pour les Blancs".} Kh8 10. Qc3 e5 11. e3 ({Alekhine : "Si} 11. dxe5 {alors} dxe5 12. Nxe5 $2 Nxe5 13. Qxe5 Qxd2) 11... a5 {Alekhine : "Comme on le verra bientôt, il était très important de ne pas autoriser temporairement le coup b4".} 12. b3 ({Alekhine : "Mais pas} 12. a3 {à cause de} a4) 12... Qe8 13. a3 Qh5 {Alekhine : "Maintenant, les Noirs passe à l'attaque. ....} 14. h4 { Alekhine : "Un bon coup de défense qui donne au Cavalier f3 une case de repli et renouvelle la menace dxe5".} ({.... Les Blancs ne peuvent pas jouer} 14. dxe5 dxe5 15. Nxe5 Nxe5 16. Qxe5 {à cause de} Ng4 {et gagne}) ({Ni} 14. b4 $2 e4 15. Ne1 axb4) 14... Ng4 15. Ng5 {Alekhine :" pour chasser le cavalier par f3, les blancs affaiblissent encore plus leur pion.} (15. b4 {aurait sans doute été préférable".}) 15... Bd7 16. f3 ({Alekhine : "Si} 16. Bxc6 {alors } Bxc6 17. f3 exd4 18. fxg4 dxc3 19. gxh5 cxd2 {à l'avantage des noirs".}) 16... Nf6 17. f4 {Alekhine : "Est déjà à cause de la menace 18. ... f4 nécessaire".} e4 18. Rfd1 {Alekhine : "Pour couvrir le pion g3 dans le cas où il serait menacé par Dg4 et Ch5 avec le Cavalier depuis f1. Le temporaire 18. d5 ! donnait cependant aux Blancs de plus grandes chances de défense".} h6 19. Nh3 d5 {Alekhine : "Par ce coup, les Noirs détruisent toutes les chances adverses au centre et, de manière inattendue, passent à l'attaque sur l'aile dame".} 20. Nf1 Ne7 21. a4 Nc6 22. Rd2 Nb4 23. Bh1 {Alekhine : "Le fait que les Blancs doivent recourir à des manœuvres aussi incroyables pour consolider d'une manière ou d'une autre leur aile-roi prouve mieux que tout autre la difficulté de leur position".} Qe8 {Alekhine : "Un coup très fort qui apporte de nouveaux avantages aux Noirs ; soit la possession de la case d5 après cxd5 ; soit l'ouverture des lignes de l'aile dame par b6 après c5, soit, enfin, la prise de pions comme dans la partie".} 24. Rg2 {Alekhine : "Les Blancs souhaitent maintenant obtenir g4, mais même cette faible chance est irréalisable".} dxc4 25. bxc4 Bxa4 26. Nf2 Bd7 27. Nd2 b5 {Alekhine : "Pour la possession des cases centrales, une lutte s'engage maintenant, qui conduit à des situations très originales".} 28. Nd1 {Kasparov : La position des Blancs semble assez terrible : Il a un pion en moins et les pièces ont à peine le temps de respirer.} Nd3 $1 {Alekhine : "Prépare la combinaison suivante. Une mauvaise décision serait bxc4, car dans ce cas le Cavalier c4 se serait installé en e5". Kasparov : Alekhine ne permet évidemment pas à l'adversaire d'avoir l'activité tant attendue. Maintenant, les Blancs récupèrent leur pion, mais leurs forces sont condamnées à être détruites dans leur propre camp.} ({Mais après la tentative primitive} 28... bxc4 29. Nxc4 Nfd5 30. Qa3 {la coordination des pièces blanches est en grande partie rétablie, et en plus le pauvre cavalier obtient une jolie place en e5.}) 29. Rxa5 ({ Alekhine : "Si} 29. cxb5 {alors} Bxb5 30. Rxa5 Nd5 31. Qa3 (31. Rxa8 Qxa8 32. Qb3 Ba4 {etc.}) 31... Rxa5 32. Qxa5 Qc6 {avec une forte attaque".}) 29... b4 30. Rxa8 ({Alekhine : "Si} 30. Qa1 {alors} Rxa5 31. Qxa5 Qa8 32. Qxa8 Rxa8 { et la pénétration de la tour noire dans le camp ennemi décide de la partie". }) 30... bxc3 $3 {Alekhine : "Comme il ressort de ce qui suit, cette suite est beaucoup plus forte que ....} ({....} 30... Qxa8 31. Qb3 (31. Qc2 Ne1) 31... Ba4 {Et Blanc pourrait encore se défendre".} ({Kasparov :} 31... Qa1 32. Qb1 Ra8 {aurait forcé un abandon rapide par les Blancs. Mais Alekhine ne s'est pas contenté de cette conclusion prosaïque. Il voulait créer quelque chose d'immortel !}) 32. Qb1 {et les Blancs pourraient encore se défendre".}) 31. Rxe8 c2 {Alekhine : " La clé de la combinaison commencée au 27ème coup ".} 32. Rxf8+ Kh7 {[#] Kasparov : La tour blanche, qui était initialement en a1, peut être fière : elle a capturé la dame noire et les deux tours. Mais le modeste petit pion de b7 réduit à néant cet exploit. Des générations de joueurs d'échecs ont apprécié cette position époustouflante.} 33. Nf2 {Alekhine : "Forcé".} c1=Q+ 34. Nf1 Ne1 $1 { Alekhine : "Menace d'un mat étouffé inattendu". La menace n'est ni plus ni moins que Cf3#.} 35. Rh2 Qxc4 { Alekhine :" une nouvelle menace de mat en quelques coups par 36. Fb5 etc. oblige les Blancs à sacrifier la qualité. Kasparov : L'attaque ne s'arrête tout simplement pas - dans un instant, le fou noir, candidat à la mort en b5, interviendra aussi de manière décisive dans l'action.} 36. Rb8 {Kasparov : La seule défense.} Bb5 37. Rxb5 Qxb5 38. g4 {Alekhine : "Forcé, car après 40. g5 les noirs auraient obtenu deux pions libres par Cg4 etc.". Pour un moment, une lueur d'espoir pour le pauvre fou en h1.} Nf3+ 39. Bxf3 exf3 40. gxf5 Qe2 $1 {Alekhine : "Ce coup crée une situation problématique : les Blancs ne peuvent pas déplacer une pièce sans perdre immédiatement, .... Kasparov : Forcer le trait ! Les pièces blanches ne peuvent plus se déplacer du tout, par exemple 41.Th3... Zugzwang!} 41. d5 ({....} 41. Rh3 Ng4 $1 ) ({.... ou bien} 41. Nh3 Ng4 $3 {et les Noirs gagnent.} 42. Rxe2 fxe2 {et une nouvelle dame noire fait son apparition.}) 41... Kg8 42. h5 Kh7 {Un signe de force.} 43. e4 Nxe4 44. Nxe4 Qxe4 {Kasparov : et les noirs ont facilement gagné la partie.} 45. d6 {Alekhine : "Apparemment, les pions ne sont plus défendables".} cxd6 46. f6 gxf6 47. Rd2 Qe2 {Alekhine : "Une conclusion élégante, digne de la partie. Les noirs forcent une finale de pions gagnée".} 48. Rxe2 fxe2 49. Kf2 exf1=Q+ (49... e1=Q+ 50. Kxe1 Kg7 51. Kf2 Kf7 52. Ke3 Ke6 53. Ke4 d5+) 50. Kxf1 Kg7 51. Kf2 Kf7 52. Ke3 Ke6 53. Ke4 d5+ {Alekhine : L'une des plus belles parties que j'ai jamais jouées.} 0-1

jeudi 13 juillet 2023

Eventail publicitaire du Café de la Régence

Merci à Alain Barnier qui m'a fait parvenir une photo d'un éventail du Café de la Régence.
Celui-ci a été mis en vente sur le site Interencheres fin mai 2023 parmi un lot de plusieurs éventails divers.
 
Lot d'éventails dont Café de la Régence et dans le goût du XVIIIe 
Estimation 30 - 50 euros
Adjugé à 160 euros sur Interencheres
 
 
J'ignorai que ce type d'objet publicitaires avaient été conçus pour le Café de la Régence, mais on en apprend tous les jours !.
 
Pour la datation de l'éventail nous avons quelques pistes pour avoir une fourchette de dates.
Deux éléments peuvent nous aiguiller :

Tout d'abord l'adresse indiquée "161-163 rue Saint-Honoré" indique quelque chose de postérieur à 1903.
En effet, en 1903 le Café de la Régence change de propriétaire et le 161 rue Saint-Honoré absorbe le Café du Sport situé au 163 rue Saint-Honoré.
Ensuite la dénomination "Café Restaurant de la Régence" n'est plus la dénomination du lieu après le début d'année 1922 et l'arrivée de Pierre-Octave Brun. Il changera le nom pour l'appeler plus sobrement "La Régence".
 

Conclusion : je pense que cet éventail est à dater entre 1903 et 1921 période durant laquelle c'est Lucien Lévy qui fut propriétaire des lieux.

Le Café du Sport situé au 163 rue Saint-Honoré 

Le site internet de la BHVP indique
Date attribuée d'après le cachet de la poste : 16 août 1908
Mais c'est une certitude que celui-ci disparait en 1903.

A noter qu'on peut voir sur la gauche de la photo la mention"LA REGEN"

Il est étonnant de voir deux café l'un à côté de l'autre.
En tout cas, le Café du Sport est absorbé par le Café de la Régence en 1903 comme l'indique par exemple Alphonse Goetz dans le 2ème numéro des Cahiers de l’Échiquier Français de 1930.
 
 
Le Café de la Régence, (…) était encore à cette époque le vrai café de style français. J’en connaissais le prototype d’après maint ancien café de ma ville natale, par exemple le Café Bauzin, sur la place de Broglie . Une imposante terrasse, une grande façade vitrée, l’intérieur blanc et or, la caisse installée sur le côté droit de la pièce principale, là où maintenant le mur a été percé pour l’absorption du Café des Sports (1903). Les tables du fond ainsi que celles de la salle couverte et surélevée, la salle de billard, étaient réservées aux joueurs d’échecs.

dimanche 9 juillet 2023

Lettre manuscrite de Deschapelles et petite enquête…

…Sur les traces d’une propriété parisienne de Deschapelles…

Le 16 avril dernier j’ai publié sur ce blog une lettre manuscrite de Deschapelles datée du 24 mars 1846.

Elle avait été mise en vente sur le site Chesslund et était partie pour près de 1000 euros, 961 euros pour être précis ! Et voilà qu’il y a quelques semaines une nouvelle lettre de Deschapelles était mise en vente !
Merci à Alain Barnier de m’avoir signalé cette nouvelle vente. Cette deuxième lettre a été vendue à 426 euros.
 

J’ai contacté le vendeur car nous avions peut-être là un filon avec d’autres manuscrits… Hélas non, M. Victoriano Gallego Jiménez (Espagne – Madrid) m’a indiqué qu’il s’agissait des deux seules lettres qu’il avait en sa possession et qu’il les avait lui-même achetées auparavant sur internet.

Peut-être proviennent-elles de la collection du libraire Julien Guisle, décédé en 2010, qui possédait de nombreux manuscrits anciens de joueurs d’échecs ?
 
Comme vous allez le voir, cette nouvelle lettre fut pour moi comme dérouler une pelote de laine.
Et je me remercie tout particulièrement M. Philippe Bodard pour avoir décrypté la lettre, m’avoir donné des clés pour la compréhension de son contenu et surtout pour les échanges que nous avons eus par la suite au sujet des différents domiciles de Deschapelles et l’activité de sa compagne, Mlle Lefebvre.
 
 
Voici le texte de la lettre, adressée à son notaire, M. Esnée, comme la précédente que j’ai publiée.
 
Paris le 22 mars 1846

Cher et digne, l’honorable Monsieur Nys est
heureusement quitte d’un vilain accès de goutte, et
voilà que j’ai beaucoup de peine à respirer. Je
vous dis cela par la crainte de ne pouvoir me
déplacer, dans le cas où vous jugeriez convenable de
termer le protocole ouvert chez vous depuis trois mois

Votre dévoué,
Deschapelles
 
Philippe Bodard ajoute :
 
Sur le site Chesslund il est traduit « terminer » au lieu de « termer ». Je suis absolument certain qu’il s’agit de « termer ». Ce verbe ne s’emploie plus guère, sauf en matière d’Eaux et Forêts.
Termer signifie en parlant d’une vente « assigner le lieu et le jour de l’adjudication de quelque chose » (Dictionnaire Littré), ici en l’occurrence il s’agit de fixer le lieu et la date de la vente à Monsieur Nys d’un terrain possédé par Alexandre Lebreton Deschapelles, sachant que ce dossier a donc été, selon les termes de la lettre, instruit trois mois auparavant (sans doute donc en décembre 1845).
 
Qui est ce Monsieur Nys, et de quelle vente s’agit-il ? Philippe Bodard m’a apporté les éléments suivants :

Il s'agit de Pierre Gabriel Nys (prénom usuel Pierre), né à Paris le 16 février 1800 (archives détruites) et mort à Paris 6 (ancien 6ème arrondissement de Paris) le 27 août 1849 (enterré au Père Lachaise le lendemain). Marié le 14 mai 1825 à Paris 3 ancien avec Angélique Sophie Trouillet. C’était un Industriel avec une très importante maison de cuirs vernis située rue Pierre Nys (aujourd'hui Rue Bonnet) et rue de l'Orillon, Paris XIème (arrondissements actuels).
 
 
L'entreprise de cuirs vernis est déjà présente depuis longtemps rue de l'Orillon comme l'indique cet article daté du 13 septembre 1834. Journal des débats politiques et littéraires - Retronews.  
 
Pierre Nys était déjà malade (cf. lettre) quand il achète à Deschapelles un terrain situé rue de l'Orillon, terrain que je présume appartenir à l’origine à la propriété de Deschapelles du 120 rue du Faubourg du Temple, cédé à sa compagne Mlle Lefebvre. Note que Pierre Nys est mort guère de temps après Deschapelles. Je présume que la propriété de Deschapelles était très vaste et s'étendait du Faubourg du Temple à la rue de l'Orillon, qui à cette époque n'était même pas numérotée.
 
Il semble bien qu'il était sans doute connu de Deschapelles pour d'autres raisons que d'être son voisin de la rue de l'Orillon. Il est en effet cité comme témoin (en fait souvent des conjurés) lors du second procès en janvier 1840 de l'attentat appelé "Insurrection des Saisons" (les Saisons sont une société secrète), deux journées d'émeutes républicaines dirigées par Blanqui et Barbès entre autres, et qui avaient pour but de renverser le gouvernement de Louis-Philippe (comme Deschapelles en juin 1832).
Il faudrait consulter les Archives Nationales, mais je ne serais pas étonné que le dénommé Nys ait appartenu à une de ces sociétés secrètes républicaines, comme Deschapelles. D'où peut-être le qualificatif particulier "d'honorable Monsieur Nys" dans la présente lettre.
 
Retronews - journal "Le dix décembre" du 30 août 1849. Annonce du décès de Pierre Nys.
 
J’ignore comment Deschapelles est devenu le propriétaire de ce terrain au 120 rue du Faubourg du Temple. Mais dans l’article nécrologique au sujet de Deschapelles écrit par Saint-Amant en novembre 1847 pour la revue Le Palamède, on peut lire :
 
Dans son opulence, il avait comme une maison de campagne, Faubourg-du-Temple avant d'arriver à la barrière de Belleville. C'est là qu'il recevait volontiers ses amis, et qu'il étalait, à onze heures, de vrais déjeuners de Gargantua. Ah ! Que La Bourdonnais y était beau la fourchette à la main ! Deschapelles avait rêvé aussi une gloire maraichère. C'est sur le Cantalou qu'il avait placé ses prédilections. Ses melonnières, pendant un temps, ont été les plus belles et les plus complètes de Paris. Il servait sur sa table dix espèces de melons, et tout ce qu'il y avait de plus beau et de plus succulent. Un moment aussi il s'adonna à la culture de l'ananas en serres chaudes, ainsi qu'aux volières de faisans.
 
Des melons qui ont fait la réputation de Deschapelles, car il est dit qu’ils étaient servis à la table du Roi Louis-Philippe ! Le rapport Gisquet (consultable aux archives de la préfecture de Police de Paris), sur les émeutes de juin 1832 où Deschapelles joua un rôle central, nous donne une adresse précise : 
 
« (Deschapelles) fréquentait sous la restauration les salons du faubourg St Germain et avait même été appelé plusieurs fois à faire la partie de Whist de l’ex Roi Charles X. Depuis la révolution de 1830 Deschapelles avait continué à voir de hauts personnages de l’ancienne Cour notamment M. de Fitz James, & tout porte à croire que ce fut à l’instigation de ces personnages et dans l’intérêt du parti légitimiste qu’il se lança dans la conspiration tout en affectant de professer des opinions radicales.
 
Quoi qu’il en soit, Deschapelles possédait rue du faubourg du Temple n°120 une maison avec un vaste jardin. Ce fut probablement dans cette maison que s’effectua l’organisation de la société Gauloise et qu’à l’aide d’une presse secrète que furent tirés les brevets des Tribuns et Centurions et les cartes délivrées aux simples membres. De nombreuses réunions eurent lieu dans cette maison et notamment dans les derniers jours de Mai et les premiers jours de Juin. »
 

Dans son traité de Whist – 1839 – Deschapelles ne peut s’empêcher de parler de ses cultures…

« (…) Un jour, un étranger de marque me disait : « Chez nous se servent sur les tables choisies des légumes exquis que vous avez le malheur de ne pas connaître… » Après une longue attente, il me favorisa à un haut degré, il me fit venir des graines de chou marin et de moelle végétale. Les ayant cultivées dans mon jardin après en avoir tâté à divers accompagnements, je les rejetai comme de triste usage ; mais, en ayant causé avec un savant marchand de graines, il me dit qu’il en tenait comme assortiment, mais qu’à Paris, depuis cent ans, on avait perdu et avantageusement remplacé cette culture. 

Et voilà comme on entend répéter à ses oreilles, comme trouvaille actuelle ou improvisations, des espèces de plaisanteries ou bons mots qu’on a lus dans les plus vieux livres. Les gens instruits, qui sont en position de se faire entendre d’un grand nombre et de donner le ton, devraient s’unir pour ne pas laisser revenir l’écume dont on a eu le bonheur de se débarrasser. »

 
Au moment d’écrire la lettre dont il est question dans cet article, Deschapelles est malade depuis quelques mois et il lui reste un peu plus d’une année à vivre. Il met de l’ordre dans ses affaires et vend tout ou partie de sa propriété du 120 Faubourg du Temple à quelqu’un manifestement d’assez proche, Pierre Nys.

Dans son premier testament, daté du 1er février 1846, c'est-à-dire approximativement au début de ses problèmes de santé, Deschapelles indique qu’il lègue tous ses biens à Mlle Lefebvre, sa compagne depuis de nombreuses années. On apprend également dans le testament que Deschapelles et Mlle Lefebvre habitent au 23 rue Poissonnière.

Cette vente du terrain au 120 Faubourg du Temple doit apporter pas mal de fonds à Mlle Lefebvre. Et après la mort de Deschapelles, elle développera, avec O’Reilly compagnon de route de Deschapelles, une entreprise de châssis et de serres qui deviendra très florissante. Est-ce tout le vaste terrain du 120 Faubourg du Temple qui est vendu ? 
 
Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie - Paris 1887 - Gallica

Peut être que Mlle Lefebvre conservera la jouissance de l’immeuble au 120 Faubourg du Temple et qu’elle installera simplement son atelier et son activité commerciale au 92 Faubourg du Temple. Ceci reste à vérifier.
 
Nous avons quand même quelques indices. Dans son livre passionnant « La barricade renversée », Olivier Ihl consacre tout un chapitre au 92 Faubourg du Temple et son propriétaire, un certain Piver. Il écrit en page 31
 
« En 1849, la maison (NDA : au 92 Faubourg du Temple) a subi d’importants aménagements (…) Sur cette longue traverse mi-urbaine, mi-rurale, il allait pouvoir accueillir jusqu’à une trentaine de familles d’ouvriers, de fabricants de châssis ou de treille et de commerçants de détail. »
 
Une référence sans doute à l'entreprise de Mlle Lefebvre. J’ai trouvé sur internet un article au sujet de l’entreprise de Mlle Lefebvre qui démarre au 92 Faubourg du Temple. Vous pouvez le consulter en suivant ce lien.
 
En tout cas, si un jour vous vous promenez non loin de Belleville à Paris, plus exactement rue Louis Bonnet (ancienne rue Pierre Nys), sachez que vous marchez dans l’ancienne propriété de Deschapelles, là où le successeur de Philidor cultivait ses fameux melons, où il organisait des banquets pantagruéliques avec ses amis et où également il se lançait dans d’obscures projets de conspirations pour renverser le gouvernement de l’époque.
 
Voici quelques cartes pour se rendre compte de la situation décrite.
 
Plan de Paris en 1760 - Seutter
Paris n'a pas encore changé fondamentalement entre 1760 et 1840.
En (1) il s'agit de l'emplacement central du Café de la Régence.
En (2) C'est le Faubourg du Temple qui se termine par la barrière de Belleville.
 
Archives de la ville de Paris.
Cadastre par îlots de Vasserot et Bellanger 1810 – 1836
On peut voir que le terrain attenant au 120 Faubourg du Temple est très grand et va jusqu'à la rue de L'Orillon.
Il s'agit de la situation avant la vente du terrain à Pierre Nys en 1846.
 
Archives de la ville de Paris.
Il s'agit là d'un extrait du cadastre de Paris en 1860.
Le grand terrain du 120 Faubourg du Temple n'existe plus.
A la place, plusieurs immeubles et deux rues : la rue de la Présentation (non mise en évidence) et la rue Pierre Nys, actuellement rue Louis Bonnet qui traverse tout l'ancien terrain de Deschapelles.
 
Google map.
De nos jours, à l'intersection de la rue de l'Orillon et de la rue Louis Bonnet.
Tout au bout de la rue Louis Bonnet se trouve l'extrémité du Faubourg du Temple.
Le terrain était particulièrement grand.
 
Plan aérien actuel.
J'ai indiqué approximativement l'emplacement du terrain de Deschapelles en 1846.

mardi 4 juillet 2023

Entrevue pour le magazine de la ligue Provence-Alpes-Côte d'Azur

Le riche numéro de juillet du magazine de la ligue d'échecs Provence-Alpes-Côte d'Azur contient à partir de la page 42 une entrevue que je leur ai donnée au sujet du Café de la Régence.
 
Vous pouvez découvrir cette entrevue directement sur le site de la ligue PACA ou bien via le document ci-après.