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jeudi 6 octobre 2022

Photo inédite de Lasker en simultanée au Café de la Régence en 1933

En mai dernier, j'ai fait l'acquisition sur Ebay d'une photo indiquant qu'il s'agissait d'Emanuel Lasker en simultanée en 1933 au Café de la Régence.
Simultanée de Lasker au Café de la Régence - Samedi 18 mars 1933, sur 30 échiquiers
Collection personnelle.
 
Quand je l'ai vue, j'ai immédiatement compris que le lieu indiqué dans l'intitulé de la vente était correct grâce à un détail : le carrelage au sol est le même que celui d'une autre photo du Café de la Régence, que j'ai déjà publiée, avec la table de Bonaparte !
 
Photo de la fameuse table de Bonaparte - Collection personnelle.
Remarquez le carrelage au sol :-)
 
Sol de la photo de la table

Sol de la photo de la simultanée
 
Au sujet de cette simultanée, je vous renvoie à l'article en deux parties que j'ai consacré à cet évènement. 
Lasker joue dans des circonstances tragiques pour lui, il vient de fuir l'Allemagne nazie.

Comme je l'indique dans la deuxième partie de l'article, il reste à mettre la main sur le film d'actualité qui a été tourné à cette occasion.

La même photo colorisée par Etienne Cornil que je remercie.

Pour compléter cette article, voici ce que pense Gaston Legrain chroniqueur d'échecs pour le journal royaliste et antisémite L'Action Française. Gaston Legrain était très investi dans la FFE et sa chronique était la meilleure de l'époque selon moi, malgré sa publication dans un journal sulfureux.

Gaston Legrain - Supplément à la revue L'Echiquier - Juillet 1929
Photo publiée sur le site Héritage des Échecs Français

Gaston Legrain garde toujours en travers de la gorge les articles anti-français signés par Lasker au début de la première guerre mondiale.

L'Action Française - 13 mars 1933 - Retronews

Lasker à Paris. — Samedi prochain, 18 mars, à la Régence, 14 heures, séance de parties simultanées par Emmanuel Lasker, 30 échiquiers à 10 francs. Jeu en consultation admis. Entrée libre.
Les Français qui se souviennent des articles que le champion écrivait, durant le deuxième semestre de 1914, dans la Gazette de Voss, n'assisteront peut-être pas sans malaise à cette exhibition. Nous avons commenté ici même, en 1918, et dans notre 18e cahier, cette arrogante chronique du conquérant qui se dit porteur d'une haute mission de culture pour prétendre asservir une nation voisine. 

J'ai également trouvé 3 photos de l'évènement dans la presse de l'époque - Source Retronews.

Le Petit Journal - 19 mars 1933
 

 
 
 
 
 


 

 








 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Excelsior - 19 mars 1933

L'Intransigeant - 20 mars 1933

samedi 27 mars 2021

Comment Victor est devenu un maître d’échecs


Dans cet article, j’explique quelle était la vision de Lasker sur le jeu d’échecs à Paris au début du XXème siècle, et plus particulièrement son point de vue sur Jean Taubenhaus et Samuel Rosenthal.
En fait, il faut lire entre les lignes du livre qu’il écrivit en 1937 « Comment Victor est devenu un maître d’échecs ».

Couverture du livre "Comment Victor est devenu un maître d'échecs"
Edition de 1973 - Merci à Oliver Sheppard.

Pourquoi ce livre écrit par Lasker ?

Derrière ce titre un peu mystérieux se cache en fait un livre écrit par Emanuel Lasker en 1937 alors qu’il était en Union Soviétique. La maison d’édition soviétique « littérature pour les jeunes » lui suggère d’écrire un livre pour donner aux jeunes la passion du jeu d’échecs. La cible était plutôt les adolescents entre 11 à 15 ans. La demande précisait que cela ne devait pas être un manuel du jeu d’échecs, mais un produit littéraire.

Lasker avait déjà écrit, par exemple, une pièce de théâtre avec son frère Bertold en 1925, intitulée « Vom Menschen die Geschichte » (traduction F. Hoffmeister « De l’Homme l’histoire »). L'écriture de ce livre ne présentait donc pas de difficulté pour lui.

Mais finalement, « Comment Victor est devenu un maître d’échecs » ne fut pas publié du vivant de Lasker. Il lui était reproché de ne pas l’avoir écrit comme cela était attendu par la propagande soviétique de l’époque. De toute façon Lasker quitte l’URSS en octobre 1937 pour les États-Unis et il laisse ce projet en l’état.
 
Il faudra attendre 1973 pour que le livre soit finalement publié pour la première fois en URSS, et je ne suis pas sûr qu’à ce jour, il ait été traduit dans une autre langue. A noter que la traduction du manuscrit de l’allemand vers le russe a été faite par Ilya Maizelis, un important auteur de livres d’échecs en URSS.

Quelle est la trame du livre ?

Le livre suit le parcours de 4 enfants qui découvrent le jeu d’échecs et essayent de progresser. Parmi eux, un certain Victor va percer et progresser rapidement. Devenu étudiant, il mène une recherche scientifique liée au jeu d’échecs et voyage à l’étranger pour étudier l’héritage laissé par le jeu d’échecs un peu partout dans le monde. 

Quelques parties et positions sont citées tout au long du livre, lors des différents voyages de Victor à Paris, Londres et aux États-Unis. Sa tournée commence par un séjour à Paris raconté dans les chapitres 12, 13 et 14 du livre de Lasker.

Mon interprétation des chapitres 12, 13 et 14 du livre de Lasker

La lecture de ces chapitres permet de comprendre que Lasker raconte sa propre expérience en réunissant des souvenirs de ses différents voyages à Paris, principalement en 1890, 1900, 1912 et 1933. Je me suis focalisé sur ces chapitres, et pas sur le reste de son voyage à l’étranger.
Ce que j’explique ci-après provient de mon interprétation des écrits de Lasker dans ce livre.

Merci à mon épouse, Maria, pour la traduction du Russe !

Sa description du Café de la Régence

Dans le chapitre 12, Victor (Lasker) est surpris de ne pas trouver les joueurs d’échecs dès son entrée dans le Café de la Régence. Il ne voit que la clientèle d’un restaurant classique. Mais en cherchant bien, il trouve au fond un petit endroit avec des échiquiers sur des tables, séparé du reste de la salle par un paravent. Quelques joueurs d’échecs sont là, avec l’habituelle galerie de curieux. Selon moi ceci correspond au Café de la Régence en 1933 quand Lasker fuit l’Allemagne nazie et se rend à Paris.

Puis dans le chapitre 14 on apprend que malgré la présence de Victor (Lasker), très fort maître d’échecs à Paris, la Fédération Française n’a rien fait pour le valoriser (pas de tournoi ni de simultanée au nom de la FFE) et que de toute façon « la presse et nos compatriotes ne s’intéressent plus du tout aux échecs » … 
Une simultanée sera finalement organisée dans le Café de la Régence, attirant les vieux joueurs d’échecs qui n’y venaient plus. Voir le premier et le deuxième article que j'ai consacrés à cet événement.

Une anecdote de son premier séjour à Paris

En 1890, Lasker vient probablement pour la première fois à Paris (j’ignore s’il est venu à Paris avant cette date). Malheureusement pour lui, en arrivant il se rend compte qu’il a perdu l’adresse de la chambre où il devait être hébergé. Lasker se souvenait seulement que c’était à proximité la Tour Eiffel dans une rue qui contenait les lettres A et I… finalement Lasker ne passera pas sa première nuit à Paris dans la rue et il trouva la chambre qu’il avait réservée. 
Il reprend l’anecdote pour Victor. 

La situation des joueurs professionnels à Paris en 1912 et plus particulièrement de Jean Taubenhaus au Café de la Régence

Jean Taubenhaus est cité nominativement dans le livre et l’interprétation n’est donc pas très compliquée. 
Il habitait à Paris depuis plusieurs années et gagnait sa vie exclusivement avec le jeu d’échecs en misant 1 franc par partie, parfois quelques francs si les spectateurs mettaient de l’argent. Certains jours étaient très favorables à Taubenhaus, surtout quand il était à jeun, mais en vieillissant des joueurs plus forts et plus jeunes le battaient.

Il traînait alors au café de la Régence en attendant sa chance et pour jouer une petite partie. Comme il n’avait pas d’argent, il fallait que quelqu’un mette un franc pour lui. Taubenhaus était un vrai maitre d’échecs et laissa derrière lui de belles parties. Il n’était pas marié, n’avait pas de véritable « chez lui » et mourut dans l’indigence la plus totale. 

Détail d'une photo montrant Jean Taubenhaus au tournoi de New York 1893
Héritage des échecs Français - Dominique Thimognier.

Dans le passage sur Taubenhaus, on sent Lasker ému face à cette situation fréquente pour un maître d’échecs à l’époque. Je situe ce souvenir en 1912, Taubenhaus décèdera en 1919 à Paris.

Lasker ajoute qu’en URSS dans les années 1930, un maître d’échecs a un véritable statut social et qu’il est aidé comme sportif de haut niveau. Lui-même a bénéficié d’excellentes conditions pour s’installer en URSS, avant de fuir aux États-Unis en 1937.

Le Grand Cercle et Samuel Rosenthal

L’allusion de Lasker à Rosenthal concerne l’année 1900 et le tournoi de Paris.

La couverture du livre de Rosenthal consacré aux parties du tournoi de Paris 1900

C’est Rosenthal qui organise ce grand tournoi au Grand Cercle et seuls les souscripteurs ou bien ceux qui payent un droit d’entrée peuvent assister aux parties. Et pour bien comprendre ce que dit Lasker sur Rosenthal, il faut savoir qu’en 1901, Rosenthal publia un recueil de parties du tournoi de 1900 en mettant sa propre photo dans le livre et non pas celle du vainqueur… Emanuel Lasker.

La  photo de Samuel Rosenthal dans son livre.
Il est assez étonnant de ne pas trouver à la place une photo de Lasker, large vainqueur du tournoi et champion du Monde en titre à l'époque.

Victor indique que le secrétaire et professeur d’échecs du Cercle sur les boulevards (i.e. Le Grand Cercle de Paris) s’appelle Monsieur Petit. Samuel Rosenthal n’était pas très grand et assez frêle, le choix du nom « Petit » par Lasker est donc assez naturel. 

Petit est la plus haute autorité du Cercle qui est composé de plusieurs pièces très richement décorées. Il y a un restaurant, une salle pour jouer aux cartes, une autre pour le billard et une salle pour les échecs.
Monsieur Petit gagne très bien sa vie grâce à ses cours d’échecs auprès de la bonne société, relations qui lui permettent aussi de tenir une chronique dans le journal « Le Monde » (il s’agit en fait de la revue « Le Monde Illustré » où Rosenthal sera chroniqueur de 1884 à 1902).

Lasker (Victor) se moque de façon humoristique des parties commentées par Rosenthal (Monsieur Petit) dans le Monde Illustré et ne considère pas les analyses de Rosenthal comme très sérieuses.

(Il lui montre) une des parties jouées sur cette variante, pleine de possibilités très prometteuses.
« Le très respectable » Petit, n’a strictement rien compris à ce que Victor lui montra, mais son orgueil ne lui permettait pas de le montrer ni qu’un jeune lui apprenait quelque chose.
Oui oui je sais, c’est une idée pas trop mauvaise, je suis au courant.


Rappelons qu’en 1900 Lasker a 32 ans et Rosenthal 63 ans.

Lasker indique que les membres de ce club pour riches ne s’intéressent aux échecs que dans leur cercle. Monsieur Petit se comporte comme un gourou et refuse de donner la vedette à un autre joueur d’échecs.

Au moins une simultanée ? Non, dit Petit car il est trop jeune et les membres de notre Cercle n’aiment pas jouer contre les jeunes. 

Le Cercle ne sert pas à développer les échecs.
 
Telle est la conclusion de Victor, après sa visite au Cercle.

Sur le Cercle Philidor et un court séjour à Lyon

Dans son livre, Lasker évoque également un club d’échecs parisien important qui occupe une petite pièce dans un restaurant, avec une vingtaine de joueurs d’échecs présents lors de sa visite. Le nom du club « Le Pion » me fait penser au Cercle Philidor. Difficile de ne pas rapprocher le nom de Philidor avec « Le Pion ». 

Enfin, Lasker raconte que Victor est invité à Lyon pour donner une simultanée, des cours d’échecs et une conférence. Il apprécie beaucoup ce séjour.
Effectivement Lasker se rend à Lyon en fin d’année 1912 et donne notamment une simultanée à la taverne Rameau.

En quittant Paris, « Victor indique que le temps qu'il a passé à Paris peut être considéré comme du temps perdu ». Lasker exprime aussi l'idée que depuis Philidor et La Bourdonnais il n'y a plus de forts joueurs d'échecs.

Notons que Lasker gagna un match en 1909 à Paris contre Janowski. Quant à Victor, l'auteur du livre lui fait jouer des matchs seulement aux États-Unis.

mardi 19 novembre 2019

Une simultanée de Lasker au Café de la Régence (2 sur 2)


русский перевод

Mise à jour du jeudi 6 octobre 2022 : pour compléter cet article vous pouvez également lire celui-ci
 
Suite des articles découverts par Dominique Thimognier.

Le contexte historique de cette simultanée à la Régence est important, car 1933 est une année tragique pour Emanuel Lasker.
Hitler accède au pouvoir en début d’année 1933, et lance très rapidement une campagne d’intimidation et de discrimination envers les juifs, les dépossédant de leurs biens et les privant de leur nationalité. Ceci pousse Lasker et sa femme Martha à l’exil.

Cela faisait près de 10 ans qu’il ne jouait plus aux échecs à haut niveau (il a 65 ans en 1933), et ce retour aux échecs est probablement lié à une nécessité économique suite à son départ d’Allemagne.

Le journal Comoedia publie, le mercredi 22 mars 1933, un article signé Tartakover au sujet de la simultanée donnée quelques jours auparavant par Lasker au Café de la Régence.

Ce texte permet de répondre partiellement au mystère numéro 5 sur le Café de la Régence.
Oui il existe bien au minimum un film à l’intérieur du Café de la Régence. Celui-ci concerne justement la simultanée de Lasker. Après il reste à trouver ce film…
Ensuite nous apprenons que la simultanée a été couverte par de nombreux journalistes étrangers.
Il est raisonnable d’imaginer que des photos ont été prises et publiées dans la presse étrangère.
Il reste également à les trouver…


Jeu ou Science
Combats de fous, tours et dames

Le fameux Lasker montre au Café de la Régence, contre trente adversaires, sa maitrise.
Par Tartakover

« Victoire des blancs. La séance continue… » Telle est à peu près la formule sous laquelle se déroula la mémorable séance d’échecs que l’ex-champion du monde, Dr Emanuel Lasker, a donné samedi au « Café de la Régence » qui est – depuis plus de deux siècles ! – le temple reconnu du noble art des échecs.
Pendant plus de cinq heures (sans compter les petites interruptions de la séance pour le filmage, etc.), le maître se promena d’un échiquier à l’autre – toujours souriant et fumant sans cesse ses cigares « Voltigeurs » - avant que le résultat final put être énoncé : 22 gains, 3 nullités et 5 défaites, ce qui démontre, du reste, que le niveau de force des joueurs parisiens est très haut.

La consultation fut permise. Dans beaucoup de parties, l’ex-champion fit surtout valoir sa maitrise – si redoutée ! – pour les fins de partie : mais quelquefois les rôles furent changés et ainsi, par exemple, sur l’un des échiquiers, ce sympathique directeur des Cahiers de l’Échiquier Français, M. F. Le Lionnais, put annoncer à l’ex-champion au 52ème coup un mat en trois coups !

C’est aussi dire que la plupart des échiquiers furent tenus par des joueurs accomplis. Toute l’exhibition, - assistée d’à peu près 800 spectateurs enthousiasmés -, se déroula sous le signe de cette haute sportivité qui est surtout propre au jeu des échecs.
Chaque résultat fut promulgué à haute voix sous les applaudissements des spectateurs par le directeur technique de la séance, l’ex-champion de Paris, M. A. Baratz, tandis que l’orchestre du « Café de la Régence » dirigé par ce fameux virtuose, M. Paul Dony, entonnait sa belle musique.

Dans cette foule de joueurs et spectateurs l’élément féminin se laissait aussi constater et cela non seulement comme spectatrices charmantes (parmi lesquelles citons la Présidente du Club d’Echecs féminin de Paris, Mme d’Autremont ; puis Mmes A. Alekhine et E. Znosko-Borowsky), mais aussi comme des joueuses pleines de courage. Ce courage fut aussi couronné du succès chez la championne italienne, Mme C. Tonini. Une autre jeune dame qui promet beaucoup est Mlle Germaine Simonnot.

Journalistes de Paris et correspondant pour l’étranger (Suisse, Belgique, Hollande, Espagne, etc.) : photographes, dessinateurs, interviewers, chercheurs d’autographes – tous réunis dans leur amour et leur admiration pour la science échiquéenne ! – tels étaient les éléments vivaces (et même vivifiants !) qui complétaient la multitude dans cette réunion curieuse, vouée à un sport, plein de « sacrifices ».

A la fin de la séance, un représentant du « Comité des Amis du Café de la Régence » félicita, non seulement le Dr Lasker pour sa décision de reprendre sa glorieuse carrière d’échecs, mais aussi le propriétaires du café, l’initiatif M. Octave Brun, pour son effort de rendre aux Echecs Parisiens leur ancienne splendeur, quand, en effet, Paris représentait le centre mondial pour les jeu des échecs.

Tartakover
Maître des Échecs


Photo François Le Lionnais vers 1935 1940.


Photo Alice Tonini (provient du site http://heritageechecsfra.free.fr/)
source: Storia degli scacchi in Italia - Chicco & Rosino  (1990)

La Méga Database de Chessbase contient une partie datant de 1933 jouée par Lasker en simultanée contre A.Tonini et F.Le Lionnais en association.
Le lieu n’est pas mentionné.
S’agit-il de la partie jouée au Café de la Régence ?
C’est possible car celle-ci s’arrête au 50ème coup et l’ordinateur annonce un mat en quelques coups, ce qui est cohérent avec l’annonce du mat en 3 coups par le Lionnais dans l’article.
Voici la partie


[Event "Lasker Emanuel sim"] [Site "Paris"] [Date "1933.??.??"] [Round "?"] [White "Lasker, Emanuel"] [Black "Tonini,Mme/Le Lionnais,F"] [Result "0-1"] [ECO "B22"] [PlyCount "99"] [EventDate "1933.??.??"] [EventType "simul"] [EventRounds "1"] [EventCountry "FRA"] [Source "ChessBase"] [SourceDate "2000.11.22"] 1. e4 c5 2. Nf3 Nc6 3. c3 e6 4. d4 d5 5. exd5 exd5 6. Be3 c4 7. Nbd2 Be6 8. Ng5 Nf6 9. Be2 Bd6 10. f4 O-O 11. O-O Qe7 12. Bf3 Bf5 13. Re1 Qc7 14. g4 Bxg4 15. Bxg4 Bxf4 16. Qf3 Bxh2+ 17. Kg2 Rfe8 18. Nh3 Nxg4 19. Qxg4 Ne7 20. Bf4 Bxf4 21. Nxf4 Rad8 22. Nf3 Qd7 23. Qxd7 Rxd7 24. Re2 f6 25. Rae1 Kf7 26. Ne6 Rc8 27. Nc5 Rdc7 28. Nd2 b6 29. Ne6 Rd7 30. Nf1 Nf5 31. Nf4 g5 32. Nh3 Re7 33. Rxe7+ Nxe7 34. Ne3 Rc6 35. Ng1 Re6 36. Nf3 Kg6 37. Kf2 h5 38. Rg1 g4 39. Ng2 Kh6 40. Nd2 Kg5 41. Re1 Rxe1 42. Nxe1 f5 43. Nf1 f4 44. Nd2 h4 45. Nc2 h3 46. Ne1 g3+ 47. Kg1 Kg4 48. Nef3 Ng6 49. Ne5+ Nxe5 50. dxe5 0-1

Une simultanée de Lasker au Café de la Régence (1 sur 2)


русский перевод

La BNF continue de numériser sa fantastique collection de livres, journaux etc. qui sont disponibles à tout un chacun sur le site Gallica.

https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/content/accueil-fr?mode=desktop

Dominique Thimognier, que je remercie, m’a fait part de quelques découvertes sur Gallica, relatives au Café de la Régence.
Si vous ne le connaissez pas encore, je vous invite vivement à consulter le travail de Dominique Thimognier sur l’histoire des échecs français.

http://heritageechecsfra.free.fr/

Les deux articles qui composent les deux billets de blog sur la simultanée de Lasker, datent de mars 1933 et proviennent du journal « Comoedia » (journal culturel de presse écrite comme l’indique Wikipedia).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Com%C5%93dia_(journal)


Photo Comoedia bandeau du journal (Source : Gallica)

Dans son numéro du jeudi 16 mars 1933, un article signé « H », annonce une simultanée d’Emanuel Lasker pour le samedi 18 mars au Café de la Régence.
Rappelons que Lasker fut le deuxième champion du Monde d’échecs de 1894 (victoire contre Steinitz) jusqu’en 1921 (défaite contre Capablanca).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuel_Lasker#Retour_aux_%C3%A9checs_(1933_-_1934)


La photo de Lasker dans Wikipedia date justement de 1933, année de cette simultanée.

L'article qui annonce la simultanée de Lasker date du jeudi 16 mars 1933.

Le Grand Jeu
Trente joueurs d’échecs contre un seul

Mais cet unique sera le fameux Lasker, champion de 1900, qui vient de lancer ce défi disputé samedi prochain.

Une séance simultanée d’échecs vraiment sensationnelle aura lieu à Paris dans l’après-midi du samedi 18 mars, dans les salles historiques du Café de la Régence.
En effet, ce sera le maître des maîtres, l’ex-champion du monde, Dr Emanuel Lasker, qui tiendra la séance, voulant ainsi rafraîchir ses beaux souvenirs parisiens (1er prix au Grand Tournoi de Paris 1900, matches victorieux contre Janowski, etc.).
Le nom de Lasker (« le Grand Lasker », comme on l’appelle dans le monde des échecs, où il détenait le championnat mondial pendant 27 ans : de 1894 jusqu’en 1921), va donc se rallier au nom historique du Café de la Régence, qui – fondé en 1718 – servit depuis plus de deux siècles comme lieu de réunion de tant de grands hommes – tous, fervents d’échecs : Jean-Jacques Rousseau (qui en parle dans ses « Confessions »), Voltaire, d’Alembert, Diderot, Franklin, le Czar Paul 1er , Talma, le premier Consul Bonaparte (dont on conserve la table favorite), Alfred de Musset, Gambetta, Grévy, le grand ami de la France Bonar Law et autres.

Fidèle à ces magnifiques traditions échiquéennes, le propriétaire actuel du « Café de la Régence », le sympathique M.Octave Brun, mettra gracieusement ses salles à la disposition de la séance, pour permettre ainsi à tous les amateurs d’échecs de Paris et des environs, la réalisation de leur rêve : pouvoir croiser les armes cérébrales avec ce grand adversaire !
La séance du docteur Lasker aura lieu contre 30 échiquiers qui pourront être occupés par tout joueur de n’importe quelle force (ou aussi par des équipes de consultants).
Le commencement de la séance est fixé à 14 heures. Entrée libre. Tous les amateurs d’échecs sont les bienvenus.