Mais je dois dire que l’article sur le Café de la Régence contient beaucoup (trop) d’erreurs et ne mentionne pas explicitement ses références pour telle ou telle partie.
Bref un article de Wikipedia à oublier pour le moment.
Sur la page de l'article il est indiqué « Dernière modification de cette page le 14 mars 2013 à 18:00. » c’est donc que celui-ci est mis à jour de temps en temps.
Voici le texte de Wikipedia décortiqué par mes soins (en gras et italique le texte de Wikipédia, mon avis précédé par mes initiales - JOL)
Wikipedia - Le café de la Régence est un café parisien en opération de 1681 à 1910. Il fut pendant longtemps, au XVIIIe et au XIXe siècles, le centre du jeu d’échecs en Europe. Les joueurs d’échecs les plus considérables et les plus connus de leur temps y ont tous disputé des parties.
JOL - La date de création n’est à ma connaissance pas connue. 1681 est peut-être correct, mais ce n’est pas la date que j’ai retenu pour le moment. Charles Mallet dans son « Encyclopédie monographique des hôtels, cafés et restaurants » (1893 - source BNF) et plus particulièrement la partie consacrée au Café de la Régence indique 1688.
Par contre je ne comprends pas d’où provient cette date de 1910. C’est n’importe quoi je pense.
L’UAAR existe toujours à cette date (Union Amical des Amateurs d’échecs de la Régence). C’est en 1918 que les joueurs d’échecs désertent le Café de la Régence pour se rendre au Café de l’Univers juste à côté. Il est probable que les années 20 soient pauvres quant à l’activité échiquéenne du Café de la Régence, mais cela reprend dans les années 30. A ce jour, la dernière trace d’une activité échiquéenne date de 1943 grâce à la trouvaille d’Etienne Cornil.
Wikipedia - Il s'agit d'un des premiers cafés de Paris : fondé en 1681 sous le nom de « café de la Place du Palais-Royal », il est rebaptisé, au plus tôt en 1715, pour devenir café de la Régence. Pendant le réaménagement de la place du Palais-Royal, en 1852, il fut temporairement transféré à l’hôtel Dodun, rue de Richelieu. À partir de 1854 il s’installa au 161 de la rue Saint-Honoré où il est désormais remplacé par l'Office national marocain du tourisme.
JOL - Jusqu’en 1903 (date du changement de propriétaire dont j’ai déjà parlé), se trouvait une pancarte avec une mention différente sur le Café de la Régence. Comme l’indique Charles Mallet dans la référence que j’ai déjà donné avant : « Le Café de la Régence remonte à l’an 1718. Le passant peut voir cette date inscrite à son fronton. ».
(Source BNF)
(On distingue nettement la pancarte sur le fronton -
Photo que j'ai déjà publiée - trouvée sur ce forum)
Ce n’est pas en 1854 qu’il s’installe au 161 de la Rue Saint-Honoré, mais en 1855 d’après un précédent article que j’ai publié.
Wikipedia - Vers 1740 il devint un lieu de rendez-vous pour les joueurs d’échecs parisiens qui auparavant se rencontraient au café Procope dans la Rue de l'Ancienne-Comédie. Les habitués du café étaient des célébrités comme Diderot, Rousseau, Philidor, Napoléon Bonaparte ou Benjamin Franklin. Des maîtres d’échecs comme Kermur de Legal et plus tard Lionel Kieseritzky et Daniel Harrwitz le fréquentèrent en tant que joueurs professionnels.
Diderot en donne une description dans Le Neveu de Rameau. Pendant la Révolution, Robespierre y prit ses habitudes pendant les entractes du club des jacobins. À l’apparition de ce formidable joueur, ce café fut insensiblement abandonné des amateurs d’échecs au profit du café Militaire, rue Saint-Honoré. Ce n’est qu’après le 9 thermidor que l’échiquier revint s’installer au café de la Régence.
JOL - Quelle est la source qui indique que les amateurs partirent au Café Militaire ? Cette période est très peu documentée pour le jeu d’échecs et cette précision n’est pas futile. Le 9 thermidor (27 juillet 1794) correspond à la chute de Robespierre. La coïncidence des dates parait trop belle.
Wikipedia - Pendant de nombreuses d’années on y montrait une table d’échecs en marbre à laquelle Napoléon, alors Bonaparte, avait joué en 1798. À côté des échecs, on pratiquait aussi les dames ou le billard.
JOL - Je doute que Bonaparte jouait aux échecs au Café de la Régence en 1798. La période 1796 – 1797 correspond à la campagne d’Italie, 1798 est le début de la campagne d'Égypte. Bonaparte a sans doute fréquenté le Café de la Régence mais plusieurs années avant 1798. Mais il est vrai que cette date de 1798 est mentionnée sur la plaque gravée qui est à côté de la table.
Voir mon article sur la table de Bonaparte.
A noter qu’il existait à Paris un Café où se retrouvaient les joueurs de Dames, il s’agit du Café Manoury. Le jeu de Dames reste à mon avis anecdotique au Café de la Régence.
Wikipedia - À l’automne 1843 le café de la Régence fut témoin du duel entre les deux meilleurs joueurs de l’époque, Pierre Saint-Amant et Howard Staunton. Staunton gagna avec 11 victoires, 6 défaites et quatre parties nulles. Pendant son voyage en Europe, en 1858/59, Paul Morphy s’y tint fréquemment lui aussi et il vainquit Harrwitz lors d’une rencontre par 5,5 à 2,5. Ce fut le chant du cygne dans l’histoire des échecs de ce café, car après commença un lent déclin. Par la suite, tout de même, certains événements d’échecs importants y eurent encore lieu, ainsi vers 1894 un concours par correspondance contre le club d’échecs de Saint-Pétersbourg finit par un match nul.
JOL - Je ne suis pas d’accord sur le « chant du cygne » à partir de la prestation de Morphy en 1858. Le Café de la Régence se porte parfaitement bien au moins jusqu’en 1903. L’arrivée du nouveau propriétaire Lucien Lévy marque alors un tournant.
En 1894, il s’agit d’un match par télégraphe contre le club d’échecs de Saint-Pétersbourg pour lequel joue Tchigorine. Deux parties sont jouées et chaque ville remporte sa partie avec les blancs. Je reviendrai ultérieurement sur cet évènement.
Wikipedia - Après un changement de propriétaire, le café fut transformé en restaurant en 1910. Finalement, en 1916, les joueurs d’échecs se transférèrent au café de l'Univers.
JOL - C’est la touche finale de cet article décevant. Le Café de la Régence devient un restaurant en 1903 sans perdre ses joueurs d’échecs. Pour le reste, j’en ai déjà parlé au début de mon article.