Quand Paul Morphy arrive à Paris, il s'installe d'abord à l'hôtel Meurice, rue de Rivoli.
Sans en préciser les raisons, son secrétaire F.Edge, indique dans son livre qu'ils décidèrent d'en changer un ou deux jours après leur arrivée à Paris pour résider à l'hôtel de Breteuil (jusqu'à la fin de leur séjour parisien). C'est de cet hôtel que Morphy a écrit la lettre citée dans mon précédent article.
Si l'hôtel Meurice existe toujours, ce n'est plus le cas de l'hôtel de Breteuil.
F.Edge indique en page 156 de son livre sur le voyage de Morphy en Europe :
"Hotel Breteuil, at the corner of the Rue de Rivoli and du Dauphin, where we had a magnificent view of the palace and gardens of the Tuileries, and were within a stone's throw of the best quarters of Paris and the Régence."
Emplacement de l'hôtel de Breteuil, au coin de la rue de Rivoli et de la rue du Dauphin (Rue Saint-Roch). Morphy occupe sans doute une chambre en étage et dispose d'une vue dégagée sur les jardins et le palais des Tuileries.
"Hôtel de Breteuil, au coin de la Rue de Rivoli et du Dauphin, ou nous avions une vue magnifique du palais et des jardins des Tuileries, et où nous étions à un jet de pierre des meilleurs quartiers de Paris et de la Régence".
Plan du quartier, de nos jours.
La rue du Dauphin est maintenant la Rue Saint-Roch, et l'annuaire du commerce Didot-Bottin de 1859 nous précise :
" Breteuil (ancien hôtel de), tenu par Mme Garnier, née Humbert, grands et petits appartements, chambres pour familles, rue du Dauphin, 1, au coin de la rue de Rivoli, en face les Tuileries."
La suite à côté de la sienne est occupée par Daniel Harrwitz, et Morphy apprendra quelque temps plus tard que son appartement était auparavant occupé par Saint-Amant !
C'est dans cette suite que se déroulera le match entre Morphy et Anderssen, venu spécialement à Paris pour jouer contre le champion américain.
Le Palais des Tuileries en 1871 après son incendie. Du fait de son angle de prise de vue, c'est approximativement cette vision qu'avait Morphy depuis sa chambre d'hôtel.
Source : Gallica - Les ruines de Paris et de ses environs, 1870-1871 / Cent photographies par A.Liébert
Pour rappel, le Palais des Tuileries fut sauvé en 1848 par Saint-Amant, alors mandaté par la toute nouvelle République. Puis la Commune de Paris en eut raison en 1871 lors d'un incendie qui le détruisit en grande partie. Après bien des tergiversations, les ruines du palais des Tuileries furent finalement rasées en 1883.
Le Palais des Tuileries (en rouge) qui n'existe plus de nos jours...
dimanche 14 février 2016
samedi 6 février 2016
Chapitre 17 – 1855 à 1859 – Un météore nommé Morphy
Contenu du chapitre 17
Transformation des cafés parisiens – Renaissance du Café de la Régence – Galerie de portraits au nouveau Café de la Régence par Alphonse Delannoy – Arnous de Rivière et Laroche de Bayonne – Daniel Harrwitz nouveau maître de la Régence – Paul Morphy arrive en Europe – Arrivée du prodige américain à Paris – Victoire contre Harrwitz – Une simultanée à l’aveugle mémorable – Triomphe de Morphy à Paris – Anderssen perd son match contre Morphy et reconnait sa grande supériorité – Banquet d’adieu
J'ai déjà eu l'occasion de rédiger quelques articles sur le premier séjour de Paul Morphy à Paris durant l'automne 1858 et l'hiver 1858/1859 :
Sur la fameuse simultanée (article 1 et article 2) et ses suites notamment.
A compléter au sujet de son séjour à Paris, par le livre de Frederick Edge son secrétaire qui l'accompagne durant toute sa tournée en Europe (ouvrage en anglais). Paul Morphy, The Chess Champion, Londres 1859.
Lettre manuscrite de Paul Morphy du 8 octobre 1858
Celle-ci est publiée dans la revue La Stratégie d’août 1884 dans l'article nécrologique relatif au décès de Paul Morphy.
C’est de l’hôtel de Breteuil que Morphy écrit cette lettre, dans un français parfait, proposant d’inviter le champion allemand Adolph Anderssen à Paris. Rappelons qu’Anderssen a la réputation d’être le plus fort joueur d'échecs d’Europe depuis sa victoire au tournoi international de Londres en 1851.
« Hôtel Breteuil ce 8 Octobre 1858
Mon cher Monsieur
J’ai reçu dernièrement deux lettres, l’une du club d’échecs de Leipzig, l’autre de celui de Breslau, m’invitant à me rendre en ces villes pour engager un match avec M. Anderssen. Il m’est impossible d’accepter ces propositions, mais j’en ai une à vous faire, qui, je l’espère, sera agréable aux amateurs de la Régence. J’offre de consacrer les 295 francs qui m’ont été remis de la part des parieurs de M. Harrwitz à payer les frais de voyage de M. Anderssen. L’invitation lui serait adressée par les amateurs de la Régence.
Agréez l’assurance de ma haute considération.
Paul Morphy »
Transformation des cafés parisiens – Renaissance du Café de la Régence – Galerie de portraits au nouveau Café de la Régence par Alphonse Delannoy – Arnous de Rivière et Laroche de Bayonne – Daniel Harrwitz nouveau maître de la Régence – Paul Morphy arrive en Europe – Arrivée du prodige américain à Paris – Victoire contre Harrwitz – Une simultanée à l’aveugle mémorable – Triomphe de Morphy à Paris – Anderssen perd son match contre Morphy et reconnait sa grande supériorité – Banquet d’adieu
J'ai déjà eu l'occasion de rédiger quelques articles sur le premier séjour de Paul Morphy à Paris durant l'automne 1858 et l'hiver 1858/1859 :
Sur la fameuse simultanée (article 1 et article 2) et ses suites notamment.
A compléter au sujet de son séjour à Paris, par le livre de Frederick Edge son secrétaire qui l'accompagne durant toute sa tournée en Europe (ouvrage en anglais). Paul Morphy, The Chess Champion, Londres 1859.
Lettre manuscrite de Paul Morphy du 8 octobre 1858
Celle-ci est publiée dans la revue La Stratégie d’août 1884 dans l'article nécrologique relatif au décès de Paul Morphy.
C’est de l’hôtel de Breteuil que Morphy écrit cette lettre, dans un français parfait, proposant d’inviter le champion allemand Adolph Anderssen à Paris. Rappelons qu’Anderssen a la réputation d’être le plus fort joueur d'échecs d’Europe depuis sa victoire au tournoi international de Londres en 1851.
« Hôtel Breteuil ce 8 Octobre 1858
Mon cher Monsieur
J’ai reçu dernièrement deux lettres, l’une du club d’échecs de Leipzig, l’autre de celui de Breslau, m’invitant à me rendre en ces villes pour engager un match avec M. Anderssen. Il m’est impossible d’accepter ces propositions, mais j’en ai une à vous faire, qui, je l’espère, sera agréable aux amateurs de la Régence. J’offre de consacrer les 295 francs qui m’ont été remis de la part des parieurs de M. Harrwitz à payer les frais de voyage de M. Anderssen. L’invitation lui serait adressée par les amateurs de la Régence.
Agréez l’assurance de ma haute considération.
Paul Morphy »
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