Par exemple c’est ce qu’indique Wikipédia, mais sans mentionner de source.
Saint-Amant
Aussi je me suis dit que peut-être il existait un lien entre Saint-Amant et la Comédie-Française.
En effet celle-ci se situe au Palais-Royal, à proximité immédiate du Café de la Régence.
Je me suis donc adressé à la bibliothèque du Théâtre-Français (autre dénomination de la Comédie-Française) en leur demandant si par hasard ce nom apparaitrait dans leurs archives aux environs des années 1820.
Et là bingo, j’ai obtenu la réponse suivante :
M. Pierre Charles Fournier de Saint-Amant n'a ni été pensionnaire, ni sociétaire à la Comédie-Française, nous n'avons donc pas de dossier d'archives à son nom.
Toutefois, il a été effectivement figurant autour des années 1820, et apparait dans un registre de feux, registres de distribution de rôles que vous pouvez venir consulter.
Sachez cependant que nous n'avons pas d'autres documents pertinents sur votre recherche.
C’était suffisant pour m’inciter à leur rendre visite…
Malheureusement il est interdit de publier les documents que j’ai photographiés à ce sujet, mais en voici leur retranscription et mes conclusions.
Tout d’abord une lettre concernant Saint-Amant.
Intendance des Théâtres Royaux
Paris le 23 mai 1823
Nous Duc de Duras, Pair de France, Premier Gentilhomme de la chambre du Roi, etc.
Sur la demande du comité d’administration du Théâtre Français ;
Ouï le rapport de M. l’Intendant des Théâtres Royaux ;
Avons accordé et accordons au sieur St Amand, la permission de débuter au Théâtre Français dans l’emploi des Premiers Rôles de la tragédie.
Paris le 23 Mai 1823
Signé : Le Duc de Duras.
Pour copie conforme.
L’Intendant des théâtres Royaux (signature illisible)
L’orthographe de Saint-Amant est mentionné avec un « d » à la fin de Saint-Amant contrairement au « vrai » nom du joueur d’échecs.
Même la revue "La Stratégie" écrit parfois de façon erronée le nom de Saint-Amant.
Ainsi en novembre 1869 il est écrit "Saint-Amand"...
S’agissait-il d’un homonyme ?
Je ne le pense pas, car dans les registres des feux son nom apparait clairement.
Les registres des feux du Théâtre-Français correspondent initialement aux « indemnités pour le chauffage et l'éclairage de la loge » des acteurs. Il s’agit en fait d’un registre quotidien où sont notés les pièces jouées, les noms des acteurs et leurs rôles respectifs.
Des registres des feux ont déjà été numérisés mais pas encore ceux du XIXe siècle.
Ainsi dans le registre en date du lundi 23 juin 1823, tout juste un mois après avoir obtenu l’autorisation de jouer, j’ai découvert le nom de Saint-Amant (avec un « t » final).
Il y tient le rôle d’Achille dans la tragédie de Racine « Iphigénie en Aulide ».
Si vous souhaitez lire la pièce c’est par ici.
Le document porte également la mention « 1er début de M. St Amant ». Une mention tout à fait habituelle pour indiquer les premières apparitions d’acteurs ou d’actrices.
La signature de Saint-Amant.
Par tout hasard j’ai cherché son nom dans les registres de feux pour les années 1822, 1823, 1824 et 1825 puis j’ai laissé tomber au-delà.
Ce 23 juin 1823 correspond à son unique apparition sur la scène du Théâtre-Français. Peut-être avait-il tenté sa chance dans un autre théâtre auparavant, mais son passage à la Comédie-Française a été des plus furtifs.
Bref, Saint-Amant a bien été acteur, mais n’a pas franchement marqué son époque comme l’a été Talma par exemple…
Ensuite la question que je me pose est la suivante : en 1823 Saint-Amant ne s’est pas encore fait un nom dans le milieu des échecs français dominé par La Bourdonnais après le retrait de Deschapelles. Est-ce la proximité du Théâtre-Français qui l’a incité à pousser la porte du Café de la Régence ? Cette question reste pour le moment sans réponse…
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