Il existe une source d’information très intéressante pour la
recherche au sujet du Café de la
Régence. Il s’agit de la revue « L’intermédiaire des chercheurs et des curieux ».
Le site GALLICA permet sa consultation en ligne de tous les volumes de 1864 (année de sa
fondation) à 1936.
C’était une revue participative dans laquelle tout un chacun
pouvait poser une question et un lecteur répondait dans une édition suivante
s’il avait la réponse, sur des sujets très divers (histoire, géographie,
sciences, etc…).
Il semble même que la revue existe encore !? En tout
cas il existe un site internet dédié.
Bref dans son édition de juillet 1903 (volume 48) trouvé sur
le site de la BNF en ligne « Gallica », se trouve une description du
Café de la Régence en 1832 que je n’avais lu nulle part ailleurs.
Il est
néanmoins dommage que la référence du texte ne soit pas mentionnée par la
revue.
Pour rappel nous sommes en 1903 et le propriétaire, Joseph Kieffer,
cède sa place à Lucien Lévy (nouveau propriétaire) pour une raison que je ne
connais pas.
Ce changement de propriétaire laissa même à penser que la fin du
Café de la Régence était proche. Pour le moment j’ignore tous des éléments de ce changement vers 1903.
Le Café subit alors une transformation importante avec ce
changement de propriétaire.
Ceci explique le début du texte.
En 1832 il s’agit bien entendu du Café de la Régence sur son
emplacement « primitif » de la Place du palais-Royal et nous sommes
deux ans après les évènements de 1830 qui ont impliqués des travaux de rénovation conséquents. Le propriétaire est alors Monsieur Evezard.
Le Café de la Régence
en 1832
Au moment où l’on
transforme ce célèbre établissement, il peut être intéressant d’en lire la
description originale suivante, d’après un journal de l’époque.
Le Café de la Régence
s’est entièrement mis à la mode : la salle triangulaire qui le compose est
tapissée de glaces ; on n’aperçoit pas un seul point de muraille. Le
comptoir est élégamment décoré, et la limonadière y est brillante et
affable ; tout y respire la civilisation et les belles manières.
Cependant, l’observateur qui, ne s’arrêtant pas dans la première et étroite
enceinte, formée par ce que j’appellerai le sommet du triangle, pénètre plus
loin et s’avance au-delà du poêle, retrouve les traits de physionomie première.
Voici les joueurs
d’échecs : leur attention, leur air de supériorité, leurs chants à
demi-voix, leurs tremblements nerveux, l’agitation musculaire de leurs traits
et la rapidité des mouvements de leurs mains, révèlent et leur occupation et
leur talent. Point d’élégance dans les échiquiers ; ils sont primitifs ;
mais pour les joueurs du Café de la Régence, il faut que le cavalier ait sa
tête de cheval ; et comme les tourneurs de Paris ne façonnent pas ainsi
cette pièce, le maître de l’établissement en a une provision toujours prête. Il
y a quelques années, tous les cavaliers disparaissaient chaque soir. On
observa, et l’on reconnut qu’un des habitués du jeu d’échecs avait la
singulière manie de mettre les cavaliers dans sa poche ; on les lui fit
payer.
On loue l’échiquier
par heure au Café de la Régence ; le soir, le prix augmente à cause des
deux chandelles placées sur les côtés du damier.
Depuis les deux
chandelles, que de chemin parcouru par le luxe !
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