Le Café de la Régence vu par Restif de la Bretonne en 1788 peu avant la Révolution Française.
Extrait de « Les nuits de Paris ou le spectateur nocturne ».
Nicolas Edme Restif de la Bretonne décrit brièvement un lieu qu'il n'aime pas trop, mais détail important, le Café semble très fréquenté par les joueurs d'échecs, ce qui ne sera plus le cas juste après la Révolution.
"Je ne devais par revoir le Dr le lendemain : A huit heure, j’allais au rendez-vous du Jeune homme-riche : Mais je ne le trouvais pas : Une affaire imprévue l’avait sans doute retenu. J’entrais au Café de la Régence, pour y voir jouer aux échecs.
Vingt tables étaient couvertes d’échiquiers. A ces vingt tables étaient vingt paires de Joueurs, graves, silencieux, réfléchissants, environnés d’environ quarante Spectateurs, attentifs aux coups, palpitants entre la crainte et l’espérance. J’ai beaucoup aimé le jeu d’échecs ! Je m’arrêtais un instant à considérer ce combat factice, et je sentis le goût au jeu revenir. Je détournais les yeux, et je considérais les originaux qui m’environnaient, sous un autre point de vue, c’est-à-dire comme des fous, qui couraient risiblement après le néant, et dont le travail ne laissait pas plus de traces, que les nœuds que faisaient nos dames, avant l’invention du filet.
Les hommes étaient cependant un peu moins coupables; on ne brûlait pas une production utile, réduite au non usage, pour l’amusement insensé d’une petite maîtresse. Je sortis ennuyé de ce Café monotone, où l’on ne parle, ni ne rit ; où l’on n’a d’autre scène amusante, que celle d’un triste et silencieux échec et mat."
(Source document - Google Book)
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