Après 1834 contre Londres (via le Cercle des Panoramas), puis 1842 contre Pesth, c’est Marseille qui défie les joueurs du Temple des échecs.
En 1884 ce sera au tour de Vienne, dont les conséquences seront importantes pour les échecs en France, mais ce sera l'objet d'un autre article.
Voici quelques extraits de l'hebdomadaire "Le Sport" pour laquelle Jean Préti était le chroniqueur de la rubrique "échecs" à l'époque.
Le Sport - 3 janvier 1872
Un défi, pour une partie d’échecs par correspondance, vient d’être adressé au Café de la Régence, par le Cercle artistique de Marseille.
Les amateurs de la Régence acceptent, et en ce moment une active correspondance s’échange pour régler les conditions.
Quelle que soit l’issue de cette lutte, rendons honneur au Cercle artistique de Marseille pour son initiative.
Jean Preti
Le Sport - 17 janvier 1872 - Source Gallica
Le Sport - 17 janvier 1872
La lutte par correspondance entre Paris et Marseille est commencée ; 500 fr. sont engagés.
Deux parties sont jouées simultanément, l’une où le Café de la Régence a le trait, nommée Partie de Paris, l’autre où le Cercle artistique a le trait nommée Partie de Marseille.
Voici le nom des Amateurs qui font partie de ces deux comités :
Celui de Marseille MM. De Croze, Gès, Legré, Lepeytre, Maczuski, Maurin, Meisels, Michel, Pagliano et Terris.
Celui de Paris MM. Arnous de Rivière, Boiron, Czarnowski, Devinck, Guibert, Lequesne, Preti, Rosenthal, Seguin et Sivinski.
Dans notre prochain numéro nous donnerons les premiers coups de ces deux parties.
Jean Preti
Le Petit Journal - 12 mars 1872 - Source Gallica
Le Sport - 13 mars 1872
Le Petit-Journal, dans son numéro du 12 mars, annonce que des amateurs lyonnais viennent de répondre à une provocation portée par quatre rudes champions de la Régence, à Paris.
Les amateurs parisiens qui ont porté ce défi ne peuvent, à aucuns titres, représenter la Régence, et ils n’ont pas le droit d’engager la responsabilité des forts amateurs de cet établissement.
Jean Preti
Le Sport - 10 juillet 1872 Abandon de Marseille dans la partie de Paris
Le Sport - 24 juillet 1872 Abandon de Marseille dans la partie de Marseille
La lutte échiquienne commencée depuis le mois de janvier dernier entre les amateurs de la Régence et le Cercle artistique de Marseille, s’est ainsi terminée, pour les premiers, par une double victoire ; à cette occasion ils se réuniront demain mercredi dans un banquet, au restaurant du Helder.
Au prochain numéro les détails.
Jean Preti.
Le Sport - 31 juillet 1872 - Source Gallica
Le Sport - 31 juillet 1872
Le banquet des joueurs d’Échecs, dont nous avons parlé dans le dernier numéro, s’est un peu ressenti de la chaleur et de cette époque de villégiature dans laquelle nous sommes ; beaucoup d’amateurs ont répondu à l’appel, mais plus encore se sont fait excuser.
Parmi les présents, nous citerons MM. Le prince Villafranca, Dupin, Lahure, Lequesne, Rosenthal, P. Catelain, Mauban, Preti, etc. etc.
Au point de vue culinaire, le restaurant du Helder, bien connu des abonnés du Sport, a tenu de rester à la hauteur de sa réputation.
Plusieurs toasts ont été portés, notamment au Cercle artistique de Marseille et à M. Rosenthal, qui a répondu quelques paroles chaudement applaudies.
Avant de se séparer, un membre de la Chambre des Députés, se souvenant que M. Grévy était un des illustres champions de l’échiquier français, a porté le toast suivant :
« J’ai l’honneur de porter un toast à M. Grévy, le président de l’Assemblée Nationale, et je prétends que s’il préside si bien, c’est qu’il est un habile joueur d’Échecs ; il sait imposer le respect à l’Assemblée, à ceux qui, dans l’enceinte législative, sont disposés à prendre un ton un peu trop Cavalier ; il rappelle à la raison, ceux que la passion politique rend Fou ; sur son fauteuil présidentiel, il siège inébranlable comme une Tour et quoique bon républicain, il ne fait pas trop échec au Roi. »
Jean Preti
Actuellement un restaurant de la chaîne Pizza Hut...
A l'époque, le restaurant appartient à un des frères Catelain, restaurateurs réputés sur Paris.
On note que Pierre Catelain est à la tête du Café de la Régence et Laurent Catelain rue Montpensier au Palais-Royal. Un détail intéressant, car jusqu'à présent je pensais que seul Laurent Catelain avait été à la tête du Café de la Régence. Un détail à approfondir.
Almanach Didot 1871 - Source Gallica
Image google street
Gravure le 22 février 1873 dans le journal L'Illustration
Voir l'article dédié à cette gravure sur ce blog.
L'échiquier au premier plan représente la position de la partie Paris / Marseille après le 38ème coup des joueurs parisiens.
Voici les deux parties jouées entre Paris et Marseille.
Les commentaires sont de Samuel Rosenthal.
Disons qu'il s'agit d'une version très courte des commentaires fleuves de Samuel Rosenthal pour la revue La Stratégie en 1872.