A partir de quelle date le jeu d'échecs s'installe dans les cafés parisiens ?
Dans le deuxième chapitre de mon livre sur l'histoire du Café de la Régence, je fais référence à deux textes qui permettent de dater approximativement l'arrivée du jeu d'échecs dans les cafés.
Il s'agit des Lettres Persanes de Montesquieu en 1721, mais également de l'édition française de 1727 du livre Séjour de Paris de Joachim-Christoph Nemeitz.
Vous avez ici une présentation intéressante du livre de Nemeitz.
Herbert Bastian, que je remercie, a attiré mon attention sur le fait que le livre, Séjour de Paris, avait été publié en Allemand dès 1718. Il s'agit donc de la plus ancienne trace connue à ce jour de la présence du jeu d'échecs dans les cafés à Paris.
Source : Google Book - Page 92
Nemeitz, 1718, Francfort-sur-le-Main
Ci-dessous le même livre paru en 1727 en Français.
Source : Gallica - Page 113
« C’est une mode presque générale à Paris que de prendre une tasse de café après le dîner (…) L’on estime que le café est un bon remède pour chasser la mélancolie (…) Les amateurs de tabac prennent volontiers une tasse quand ils fument.
À Paris, il y a un nombre infini de cafés, tellement que l’on en trouve quelquefois dix, douze et plus dans la même rue, dont quelques-uns sont en grande considération et souvent visités par des princes et d’autres grands personnages. L’on y entre sans être toujours obligés de faire quelque dépense
(...)
Ce n'est pas non plus la coutume de jouer aux cartes ou aux dés, dans les cafés: quoi qu'on y joue quelquefois aux échecs. ».
Les Lettres Persanes de Montesquieu
Source : Gallica - Page 141
Montesquieu, 1721, Lettres Persanes
« Le café est très en usage à Paris. Il y a un grand nombre de maisons publiques où on le distribue. Dans quelques-unes de ces maisons, on dit des nouvelles ; dans d’autres, on joue aux échecs. Il y en a une où l'on apprête le café de telle manière qu’il donne de l’esprit à ceux qui en prennent ; au moins de tous ceux qui en sortent, il n’y a personne qui ne croit qu’il n’en a quatre fois plus que lorsqu’il y est entré. »
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