Un peu plus loin dans la revue apparait un manteau, qu'il me plait de voir comme un plateau de jeu d'échecs.
Manteau d'aspect "échiquier" fabriqué à partir du nouveau tissu Columbia des établissements A.Gillier à Troyes.mardi 30 août 2022
Tenue féminine pour jouer aux échecs en 1927
lundi 29 août 2022
Courte référence à Deschapelles en 1810 au Café de la Régence
Si vous ne connaissez pas Deschapelles, vous trouverez ici une courte biographie le concernant.
Et dans le livre du centenaire de la FFE j'ai rédigé un article dédié à Deschapelles, en m'appuyant essentiellement sur les recherches de Pierre Baudrier.
Pour reprendre l'expression utilisée au XIXe siècle par les joueurs d'échecs, Deschapelles fait partie de la "trinité des joueurs Français" avec Philidor et La Bourdonnais. Trois joueurs qui assurent la domination des français au jeu d'échecs de la deuxième moitié du XVIIIe siècle à 1840 (13 décembre 1840 - Décès de La Bourdonnais).
Ainsi, je suis tombé par hasard sur un texte de quelques lignes qui mentionne Deschapelles au Café de la Régence en 1810, même s'il faut lire entre les lignes...
Tablettes d'un voyageur au commencement du XIXe siècle.
Par Auguste Hus, Paris 1810
(...) M'endormant avec l'idée de Paris, je crus déjà y être arrivé; et comme j'aime beaucoup les échecs, je m'imaginais être transporté au café de la Régence, fameux par ce jeu allégorique des Indiens.
Ce café est la métropole des échecs, de ces échecs, seul jeu qui puisse flatter l'amour-propre d'un homme d'esprit, que Voltaire se désolait de ne pas jouer aussi bien que le père Adam, capucin; que Rousseau jouait si mal, qu'il passait au café de la régence pour une mazette...
Cela peut consoler d'être faible aux échecs...
Philidor, qui est le Dieu de ce café, a pour successeur M. Villiams (*) grand maître des échecs.
Ses acolytes, presque aussi forts que lui sont le géomètre Dun..., homme d'esprit, mais qui parle quelquefois musique comme un géomètre; M. Mour..., homme aimable, ainsi que M. Bonc.... (**) , très fort aussi.
Ce café, depuis qu'il a été fréquenté par Rousseau et Diderot, attire beaucoup de gens de lettres et d'esprit.
Parmi les personnes qui composent la partie littéraire de ce café dans les courts moments que leurs occupations leur permettent de venir humer le moka célèbre qu'on y trouve (...) (***)
(*) L'auteur cite un certain "Villiams". Il s'agit en fait de Deschapelles.
Voici ce qu'il dit de lui-même - cité dans l'article nécrologique sur Deschapelles écrit par Saint-Amant dans Le Palamède de novembre 1847
«(…) j'inscrivis sur le registre Philiam, c'était le nom d'un petit chien qui m'accompagnait. On estropia depuis ce mot, car c'est sous le nom de William que je fus introduit.
Depuis, on m'a longtemps appelé de ce nom ; fort indifférent à la gloire de remuer mieux qu'un autre de petits morceaux de bois, je ne réclamai pas contre le sobriquet. (…) ».
(**) L'auteur du texte abrège les noms. Il est néanmoins possible d'en reconnaitre 2 sur les 3 cités.
Mou... correspond très probablement de Jacques-François Mouret, petit-neveu de Philidor, et un des animateurs du turc mécanique joueur d'échecs.
Bon... est sans doute Hyacinthe Boncourt
Par contre je ne vois pas qui est Dun...
(***) On boit donc un excellent café à la Régence à cette époque !
La suite du texte se poursuit avec une liste d'hommes de lettres qui fréquentent alors le Café de la Régence.
dimanche 28 août 2022
Proposition d'un joueur d'échecs provincial en 1786
En France, il faut attendre 1836 pour le premier journal dédié au jeu d'échecs avec Le Palamède, les années 1850 pour les premières chroniques d'échecs régulières dans les journaux, et enfin la deuxième moitié du XIXe siècle pour voir se multiplier les parties par correspondance et les cercles de province. A sa fondation en 1921, la FFE créera une affiliation pour les joueurs isolés, possibilité aujourd'hui disparue.
Voici donc un extrait de la lettre avec le passage concernant le jeu d'échecs. A noté que je n'ai pas trouvé la localisation géographique de ce lecteur qui habite dans les Cévennes. Merci par avance si un lecteur de ce blog peut m'éclairer à ce sujet.
Variété
Aux auteurs du journal
Des Vens, Rivière de Chasenat, Pays des Cévennes (*)
Messieurs,
Le Journal de Paris est devenu aussi le Journal de la Province, et j'en fais ma lecture favorite.
(...)
Jean-Jacques (**) disait qu'il ne fallait pas avoir trop d'esprit pour bien jouer aux échecs ; C'est ce qui fait que j'y joue passablement et avec passion. Mais comme on prétend que je persiffle longuement quand je gagne, et que je suis d'une humeur horrible quand je perds, tout le monde sur ce prétexte évite de faire ma partie. Je suis donc réduit à jouer seul.
D'après cela, chaque amateur armerait son échiquier, riposterait vis-à-vis de lui même pour le lendemain, et la Feuille suivante lui apprendrait s'il a bien ou mal joué. Cela deviendrait une espèce d'énigme, dont on chercherait le fil chaque jour. Il ne faudrait pour cela que deux joueurs de la première force, assez complaisant pour vous envoyer alternativement les coups à jouer ; et il y a, dit-on, dans la capitale, une société d'échecs (***) où se rassemblent dix joueurs de la 2e classe qui donneraient la pièce aux premiers joueurs du reste de l'Europe.
J'ai l'honneur d'être, etc.
(*) La graphie d'époque est : Des Vens, Rivière de Chafenat, Pays des Cévènes.
(**) Il s'agit de Jean-Jacques Rousseau - Voir les articles que j'ai rédigés à son sujet ici et là
(***) A quelle société d'échecs fait-il référence ? Il s'agit soit du Salon des échecs, soit du Café de la Régence.
samedi 27 août 2022
Solution pour accélérer le rythme des parties et assurer le spectacle
Accélérer le rythme des parties assure le spectacle au détriment de la qualité des parties.
C'est le triomphe de la galerie, cette foule de spectateurs qui entoure les joueurs d'échecs.
Le journal satirique Le Tintamarre du 10 décembre 1876 propose une solution très originale pour résoudre le problème des parties d'échecs trop longues.
Spectacle garanti, FFE contente :-)
On remarque à l'Exposition des Arts industriels (*), un échiquier d'un tout nouveau système :
Frappé de la longueur du temps que durent certaines parties d'échecs, un chercheur a trouvé le moyen d'éviter cet inconvénient par l'innovation suivante, extrêmement ingénieuse :
L'échiquier est en tôle chauffée à blanc et les pièces sont en beurre.
(*) Il s'agit de l'exposition universelle de 1876 à Philadelphie pour le centenaire de l'indépendance des États-Unis.
On tourne...
Curieux de voir comment serait traité notre beau jeu, je m'en fus pénétrer les mystères de la prise de vue. Au haut d'un long escalier. une assez grande salle forme studio, et, isolée dans un angle par des projecteurs, une fort curieuse reconstitution de la « Régence ».
Une table, des chaises, un porte-manteau, des pancartes apéritives représentant le célèbre café, du moins c'est ce qu'essaie de faire croire une belle pancarte.
Quelques amateurs de bonne volonté forment la figuration et suivent de leur mieux les instructions du metteur en scène qui fixe leurs attitudes et précise chaque jeu de physionomie.
Enfin on commence. On répète la première scène : une bande d'amis commande de la bière à un pauvre garçon de café qui se débat sans succès avec le drap qui lui sert de tablier. La bière arrive sous la forme d'une canette toute droite, toute fière, elle qui n'aurait jamais osé rêver pareil destin — figurer sur une table de la « Régence » !
Dans l'ensemble, le jeu des acteurs, qui ont du naturel et de l'aisance, donne satisfaction. On va donc recommencer, mais avec enregistrement.
La lumière est survoltée, les opérateurs règlent une dernière fois le diaphragme de leurs caméras ; un avertissement : on tourne... et, dans un silence que rompt seule la voix du metteur en scène, on entend le ronronnement léger des manivelles et le crachotement des rampes lumineuses.
Cette fois, les acteurs ont une petite compensation pour la chaleur de plus en plus intense que leur prodiguent les projecteurs : ils vident consciencieusement leurs verres emplis de bière... sous l'œil d'envie du garçon de café.
Mais, voilà la vedette. C'est notre joueur d'échecs qui arrive avec un échiquier sous le bras. Pauvre « Régence », qui n'a pas de jeu à offrir à ses clients !
Et les scènes, chaque fois recommencées, s'enchaînent. L'un des amis se sacrifie pour faire la partie du champion. L'on place les pièces... naturellement à l'envers. Cela, je l'attendais et je me permis d'intervenir.
La partie commence. Les caméras se rapprochent. Gros plans : la certitude souriante du champion, l'air inquiet de la mazette, l'attention concentrée de l'arbitre.
Le metteur en scène expose la suite du scénario. Vous la révèlerai-je ? Vous l'avez devinée. Oui, c'est cela : la mazette, par un heureux hasard, mate le champion. Colère de ce dernier, contestation, dispute, etc...
Ma curiosité satisfaite par ces révélations, je m'aperçus qu'il était tard, très tard même, et je remis à une autre fois mon apprentissage de cinéaste.
Ce sera la projection de ce film. Peut-être y aurai-je la surprise de voir que l’œil de la caméra aura su assimiler et combiner agréablement les images décousues qui déconcertèrent mes yeux de profane. Et je vous dirai si le mat final fut correct.
Pierre BISCAY
Avril 1935, p. 327 - Calendrier de Mai 1935
Lundi 13, à 21 heures - Section de cinéma d'amateur : Séance de prise de vues en studio.
Réalisation du film : "Une partie d'échecs".
Mai 1935, p. 335 - Calendrier de Juin 1935
Lundi 17 (par dérogation), à 21 heures - Section de cinéma d'amateur : [...]
b) Continuation des prises de vues en studio sur "Une partie d'échecs".
Octobre 1935, p. 367 - Calendrier de Novembre 1935
Lundi 4 (par dérogation), à 21 heures - Section de cinéma d'amateur : [...]
b) Projection et discussion des films : [...] "Une partie d'échecs", film tourné au studio de la Société); [...]".
vendredi 26 août 2022
Humour de la FFE en 1925
Enfoncez vous bien dans la tête ces propos d'un vieux joueur d'échecs
Extraits fortifiants pour joueurs faibles
(à apprendre entre les repas)
Dans la rue, prenez votre droite et disposez de ce même côté la case angulaire blanche de votre échiquier.
Les Dames sont fort coquettes. Ayez donc bien soin de mettre la Dame blanche sur sa case blanche de départ, et la Dame noire sur sa case noire, autrement, le teint de ces Dames pourrait en souffrir.
Ne poussez pas la galanterie jusqu'à prévenir les Dames lorsqu'elles sont en échec.
Quand elles se trouvent dans cette position, elles préfèrent que cela ne se crie pas sur tous les toits.
Pas plus qu'une hirondelle ne fait le printemps, un échec ne fait le mat.
Quand une pièce donne des signes de faiblesse, prenez-là de force.
Quand vous roquez, portez la main immédiatement à votre... roi d'abord, et ne recommencez plus dans la même partie; bis repetita...
Un pion qui arrive à la huitième case devient Dame. Ce changement de sexe a fort intrigué les chroniqueurs et les médecins du XVe siècle.
De nos jours, avec la mode des cheveux courts, on y fait moins attention.
La Polygamie est admise aux Échecs ; elle est même conseillée si l'on en a les moyens.
Un heureux pacha pourrait avoir neuf Dames. Trouvons dans cette règle une preuve irréfutable que le jeu est originaire du pays des harems, les peuples occidentaux ayant déjà des difficultés à en garder une seule.
N'insultez jamais une pièce qui tombe, ramassez-là plutôt.
Toute pièce touchée doit être jouée, à moins que le joueur ne dise à son adversaire : j'adoube.
Une partie bien adoubée est à demi gagnée.
Passant, pense au pion qui en passant à sa cinquième case prendra le pion adverse qui osera le croiser.
Cette ballade du pion passant demanderait un second Coppée pour en chanter la gloire et les dangers, quoiqu'il en soit, n'ignorez pas cette prise.
N'essayez pas de remettre les pièces dans la boite dans laquelle vous les avez achetées.
Ce serait peine perdue.
Quelques garçons de café seuls y arrivent.
Achetez une autre boite un tiers plus grande.
jeudi 25 août 2022
Mme Jeanne Léon-Martin fondatrice des échecs féminins en France
Le nom de Jeanne Léon-Martin apparait dans le bulletin numéro 9 de la FFE (octobre-décembre 1923) avec l'annonce d'un tournoi féminin prochainement organisé au Cercle d'échecs Le Fou du Roi.
Et l'on doit attendre 1929 pour voir enfin son nom être reconnu officiellement par la FFE (bulletin numéro 29 de la FFE du 15 janvier 1929).
Ainsi pour celui de 1937, c'est directement auprès du président de la FFE qu'il faut s'adresser (bulletin FFE numéro 77 de 1937).
Pourtant elle est toujours dénommée officiellement "Directrice des Échecs Féminins" dans le bulletin de mars 1938 de la FFE.
"Sur l'initiative de Mme la colonelle Léon-Martin, présidente de la Section féminine de la Fédération Française des échecs, un club d'échecs et de bridge est en voie d'organisation à Royat, où de nombreuses adhésions ont été recueillies.
Prière de s'adresser à Mme la colonelle Léon-martin, au mess du Royal-Palace. Aucune cotisation ne sera perçue."
mercredi 24 août 2022
La tombe de Saint-Amant
mardi 23 août 2022
Lénine joueur d'échecs à Paris
Il interroge différentes personnes qui ont côtoyées Lénine et on trouve parmi ces témoignages un passage sur le jeu d'échecs.
- Je n'ai pas oublié ce bonhomme russe ; il venait souvent. il se passionnait... Il jouait bien ; personne ne l'aurait refusé dans notre club s'il avait voulu !...
L'échiquier de Lénine ? Le singulier, c'est que les Soviets, s'emparant des documents de police de l'ambassade impériale de Paris, apprirent que les agents de l'Okhrana, toujours représentés sur le trottoir, guettaient les parties de Lénine. Qu'attendaient-ils, les policiers du Tsar quand, parfaitement serein, Lénine faisait avancer et reculer ses cavaliers sur le damier du Café de Lyon ?
Rue Marie-Rose, le jeu d'échecs pas plus que la bouilloire ne chômaient... Tout ce quartier, demeuré sous le filet de l'Okhrana, ne s'apercevait de rien. Une femme, seule, devina tout. C'était une brave concierge, Mme Georges, morte l'an dernier. (...)
lundi 22 août 2022
Photo de la Régence vers 1950
Voici une photo publiée sur Facebook par "Orbigny immobilier" le 3 avril dernier. La photo a été prise entre 1948 et 1950 par le photographe Marcel Louchet, qui, d'après une brève recherche sur internet, a photographié le Paris des années 1950.
Que représente cette photographie ?
La grande avenue est l'avenue de l'Opéra. A gauche on lit les lettres "UVRE" pour l'Hôtel du Louvre.
Au milieu de la photo des personnes montent et descendent d'un bus qui stationne place du Théâtre-Français (future Place André Malraux).
Et si vous regardez bien au fond... On aperçoit la Régence éclairée. La photo est d'assez bonne qualité pour permettre un zoom.
Un poème en l'honneur du jeune prodige Samuel Reshevsky
Un garçon de huit ans, nommé Samuel Rzeszewski, a joué 22 parties d'échecs simultanées contre des joueurs expérimentés. Il en a gagné 18; les autres parties ont été nulles. Rzeszewski va s'exhiber prochainement en France et en Amérique".
Dominique Thimognier a consacré un long article au sujet de la visite de Samuel Reshevsky à Paris en 1920. Je vous invite à aller le découvrir sur son site "Héritage des échecs Français" pour en avoir le détail.
Néanmoins, il est toujours possible de trouver des informations inédites concernant cette visite. Par exemple, le journal L'Intransigeant du 25 mai 1920 publie un poème de l'écrivain Georges Delaquys au sujet de l'enfant prodige.
Échecs
C'est un gosse étonnant, vous dis-je
Ce joueur d'échecs de huit ans;
C'est un vrai génie, un prodige
Absolument déconcertant
Il est prodigieux, imbattable;
Nul ne tient devant son savoir;
On se presse, autour de la table,
Du bout du monde pour le voir.
Je l'admire qui, sans migraine,
Par des coups sévères et bons,
Poussant la tour, le fou, la reine,
Sait faire la pige aux barbons.
Mais joueur d'échecs en ce monde,
C'est un état hors de propos
Quand, dans une ornière profonde,
Nous barbotons jusqu'au chapeau.
J'aimerais mieux le patronage,
En ce moment, pour nous, Français,
D'un beau joueur d'un certain âge,
Non pas d'échecs, mais de succès.
Georges Delaquys
dimanche 21 août 2022
Deux parties d'échecs jouées à Marseille
Ce "record" sera-t-il battu ? L'avenir nous le dira.
Jouée en 1834, elle a été publiée sous la forme d'un poème "Une revanche de Waterloo" dans plusieurs journaux parisiens. Par exemple dans le Journal du Commerce du 26 février 1836, mais pas sous la forme "sèche" d'une notation de partie.
Donc pour le moment, ces deux parties marseillaises, publiées dans leur notation si particulière, détiennent le record de précocité. Malheureusement, malgré mes recherches je n'ai pas trouvé les autres parties indiquées dans l'article du Sémaphore de Marseille, ni le résultat final de cette joute entre deux cercles marseillais.
Feuilleton du Sémaphore.
Partie d'échecs
Entre le Cercle des phocéens et le Cercle des Beaux-Arts
Le combat s'est engagé la semaine dernière, de cercle à cercle, pour un nombre de parties encore inconnu, la victoire devant appartenir à celui des deux camps qui en aura le plus tôt gagné sept. L'un des salons du cercle des Phocéens est le théâtre de cette lutte, qui excite au plus haut degré la sollicitude de tous nos amateurs d'échecs, et qui n'a pas de précédents à Marseille.
Jusqu'ici rien ne saurait indiquer les résultats d'une épreuve dans laquelle se trouvent en présence les plus forts champions des deux sociétés, et où l'on déploie de part et d'autre une conviction profonde et les combinaisons d'une savante stratégie. Trois parties, en effet, ont déjà été jouées, et une prompte alternative de revers et de succès a bientôt ramené la question de supériorité à son point de départ.
Sur ces trois parties la première a été gagnée par messieurs du cercle des Phocéens, à qui le sort avait donné les noirs et le trait; la seconde a été nulle et la troisième a été gagnée par messieurs du cercle des Beaux-Arts. Il nous est impossible de donner une idée de l'intérêt saisissant qu'elles excitent; qu'il nous suffise de dire que pendant de longues séances l'attention d'une foule d'amateurs est étroitement enchainée à la manœuvre des pièces de l'échiquier, sans que personne ait jamais songé à quitter le champ de bataille.
Il faut être joueur d'échecs pour comprendre cet intérêt et la vive anxiété qui remue tous les cœurs dans les deux camps rivaux, à mesure que se déroulent les vicissitudes de chaque partie.
Des secrétaires, délégués par les deux cercles, prennent note des coups qui sont proclamés à haute voix par un des joueurs au fur et à mesure qu'on les annonce à haute voix. Nous devons à un de ces messieurs l'obligeante communication des notes suivantes, qui reproduisent la marche des deux dernières parties. Si nous n'insérons pas la première que messieurs des Phocéens ont gagnée, c'est qu'elle a déjà été publiée par un journal de notre ville.