Dans mon précédent article, Arnous de Rivière parle d'un article au sujet de Saint-Amant dans le journal Le Sport en 1855. Le contexte est celui que j'ai expliqué : selon Jules Arnous de Rivière, Saint-Amant fait semblant de se préparer pour le tournoi international d'échecs de Paris prévu en cette année 1855, alors qu'il torpille le projet par ailleurs.
Il écrit dans sa lettre : Le Sport a publié des petits articles de lui où il se vante de vouloir prendre part à la lutte et annonce qu’il s’est remis à jouer contre M. Devinck pour pratiquer cette forme « d’entrainement » qui est si nécessaire quand on veut s’engager dans un défi aussi sérieux.
Et comme vous pourrez le constater un peu plus loin, l'article du journal Le Sport est particulièrement flatteur pour Saint-Amant, nous sommes à la limite de la flagornerie ! Il n'est pas impossible que ce soit lui-même qu'il l'ait rédigé (comme le laisse entendre Jules Arnous de Rivière). Notez que les parties, dont il est question, ne seront pas publiées.
Au sujet de l'adversaire de Saint-Amant, François Jules Devinck, je vous renvoie à la petite biographie écrite par Dominique Thimognier sur son site Héritage des Échecs Français. Sa page Wikipedia est également intéressante.
François Devinck
Album des députés du Corps Législatif entre 1852 et 1857
Voici donc l'article en question dans le journal Le Sport, où Saint-Amant fut le chroniqueur d'échecs de 1855 à janvier 1862 quand il cède sa place à Jean Préti (futur fondateur de la revue La Stratégie). Plus exactement le nom de Saint-Amant apparait pour la première fois dans le numéro 7 du Sport le jeudi 2 novembre 1854, où il rédige un article au sujet d'une chasse à l'ours en Californie ! Nous sommes loin du jeu d'échecs !
Le Sport - 29 mars 1855 - Gallica
Échecs
Depuis un mois, les habitués du Cercle des échecs ont suivi avec un vif intérêt une série de parties entre MM. Saint-Amant et Devinck. Le grand maître faisait avantage de pion et trait à son habile adversaire, qui passe, depuis vingt-cinq ans, pour un des meilleurs stratègiciens (sic) de l’échiquier français. Élève de La Bourdonnais, il a soutenu d’une pratique assidue l’étude approfondie de la théorie, aussi peut-on dire qu’il a apporté à la culture des échecs la même distinction que dans ses plus graves occupations magistrales et législatives.
M. Saint-Amant a fait ces quelques parties en vue de suivre nos avis sur l’entrainement, dans la probabilité du grand tournoi de l’Exposition. D’après le résultat, le maître n’aurait rien perdu de la puissance de ses brillantes facultés. Nous donnerons plus tard deux ou trois des meilleures parties, que nous tâcherons de livrer avec des annotations, dignes à la fois des deux célèbres joueurs et des lecteurs du Sport.
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