Samuel Rosenthal est donc naturalisé Français le 26 décembre 1889.
Rozenthal (Samuel) professeur d'échecs né le 7 septembre 1837 à Suwalki (Pologne russe) demeurant à Neuilly (Seine).
Voici une lettre de motivation de Rosenthal, suivi du soutien de son ami Joseph Reinach, directeur du journal La République Française, où Samuel Rosenthal tenait la chronique d'échecs.
Paris le 24 juin 1889
S. Rozenthal demeurant à Neuilly-sur-Seine, Avenue du Roule 46 bis, Villa du Roule 12, prie de vouloir bien lui accorder la naturalisation comme citoyen français et l’affranchissement de la taxe.
A son Excellence
M. Le Ministre de la Justice
Né en Pologne, venu à Paris par suite des évènements de 1864, le soussigné s’est occupé depuis ce temps exclusivement du jeu des Echecs. Il a représenté la France dans différents congrès d’échecs internationaux, est devenu champion attitré des joueurs français depuis le concours national de 1881, et a été nommé par le gouvernement espagnol chevalier de l’ordre de Charles III par suite de ses travaux sur les échecs.
Actuellement il est rédacteur du département des échecs à la « République Française » et au « Monde Illustré ».
Par décret de M. le président de la République, n° 5180 du mois d’octobre 1884, l’admission de domicile en France lui a été accordée.
Il vient maintenant solliciter de la bienveillance de M. le Garde des Sceaux, de bien vouloir lui accorder la naturalisation comme citoyen français et de vouloir l’affranchir de la taxe.
Agréez, Monsieur le ministre, l’expression de ma plus haute considération
Votre dévoué serviteur
Samuel Rozenthal
Et le courrier de soutien de Joseph Reinach
Joseph Reinach (ici en 1912), directeur du journal La République Française, et ami de Rosenthal.Archives Nationales
La République Française
42, Chaussée d’Antin
Cabinet du directeur politique
Mon cher ministre
Permettez-moi de vous recommander bien instamment la demande ci-jointe de mon ami Rosenthal, rédacteur à la République Française, le plus grand maitre es-arts des échecs des deux mondes, champion français dans vingt tournois. Il n’y a qu’une signature à donner pour faire la joie d’un français de cœur qui veut être un français de fait.
Votre très affectionné,
Joseph Reinach
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