Au cours d'articles précédents, j'ai présenté la correspondance de Tassilo von der Lasa conservée à Kornik en Pologne, ainsi que la première lettre de sa correspondance avec Jules Arnous de Rivière.
Voici la seconde lettre qui nous amène petit à petit à l'échec de l'organisation d'un grand tournoi à Paris à l'occasion de l'exposition universelle de 1855.
Cette lettre est découpée en deux parties.
La première, où il est question des articles d'Arnous de Rivière publiés dans le journal L'Illustration Française, et notamment d'analyses au sujet du gambit d'Allgaier.
La deuxième partie concerne une allusion à l'apathie des échecs en France en 1854, mais évoque surtout un futur tournoi à l'image du fameux tournoi de Londres en 1851. Il parle aussi, comme dans la lettre précédente, d'une harmonisation des règles du jeu d'échecs à cette occasion.
Comme nous le verrons dans les prochaines lettres, Jules Arnous de Rivière va se démener pour cette organisation, mais va faire face à un Saint-Amant qui s'y opposera pour une raison inattendue...
1.e4 e5 2.f4 exf4 3.Cf3 g5 4.h4 g4 5.Cg5 h6 6.Cxf7
Voici le texte de cette deuxième lettre :
Courrier à entête du ministère des affaires étrangères – Archives
Paris le 9 octobre 1854
Monsieur,
L’Illustration Française va publier dans son prochain numéro la belle partie que vous avez joué dernièrement à Bruxelles contre M. De Rives et j’ai cru qu’il ne serait pas sans intérêt pour ceux des lecteurs courageux qui suivent, malgré leur aridité, mes pauvres articles de former une translation des notes de M. Staunton surtout à cause de la prière qu’il m’en a faite ;
Mais je vois dans l’ I.L.N (NDA - Il s’agit du journal « Illustrated London News ») que vous êtes en divergence d’opinion avec lui et que vous avez analysé de votre côté les nombreuses variantes de cette déviation du gambit d’Allgaier ; je viens en conséquence vous prier de me communiquer votre travail ; je le publierai avec joie, certain de l’attrait qu’il doit offrir aux véritables connaisseurs.
Les échecs sont dans le marasme ici pour l’instant mais les zélés ont les yeux fixés sur l’époque où nous allons pouvoir réunir un grand concours de joueurs d’échecs pour un grand tournoi à l’imitation de celui de Londres en 1851. Ne pensez-vous pas qu’il faudra s’occuper sérieusement alors de la révision des lois sur le jeu ? Je vous serais bien reconnaissant de me dire votre opinion sur cette importante matière.
Veuillez agréer Monsieur, l’assurance de mes meilleurs sentiments d’estime.
J. Arnous de Rivière
A M. Heydebrand Von Der Lasa secrétaire de la légation de Prusse à Bruxelles
Paris le 9 octobre 1854
Monsieur,
L’Illustration Française va publier dans son prochain numéro la belle partie que vous avez joué dernièrement à Bruxelles contre M. De Rives et j’ai cru qu’il ne serait pas sans intérêt pour ceux des lecteurs courageux qui suivent, malgré leur aridité, mes pauvres articles de former une translation des notes de M. Staunton surtout à cause de la prière qu’il m’en a faite ;
Mais je vois dans l’ I.L.N (NDA - Il s’agit du journal « Illustrated London News ») que vous êtes en divergence d’opinion avec lui et que vous avez analysé de votre côté les nombreuses variantes de cette déviation du gambit d’Allgaier ; je viens en conséquence vous prier de me communiquer votre travail ; je le publierai avec joie, certain de l’attrait qu’il doit offrir aux véritables connaisseurs.
Les échecs sont dans le marasme ici pour l’instant mais les zélés ont les yeux fixés sur l’époque où nous allons pouvoir réunir un grand concours de joueurs d’échecs pour un grand tournoi à l’imitation de celui de Londres en 1851. Ne pensez-vous pas qu’il faudra s’occuper sérieusement alors de la révision des lois sur le jeu ? Je vous serais bien reconnaissant de me dire votre opinion sur cette importante matière.
Veuillez agréer Monsieur, l’assurance de mes meilleurs sentiments d’estime.
J. Arnous de Rivière
A M. Heydebrand Von Der Lasa secrétaire de la légation de Prusse à Bruxelles
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